Histoire de Saint Jean de Boiseau

Coiffes et repassage (1)



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Coiffe de mariée à la noce



1 - A propose de coiffe

Transportons-nous par la pensée au milieu du siècle dernier et assistons à un évènement local qui rassemble la grande majorité de la population. Admirons les costumes que portaient nos ancêtres et portons une attention particulière à nos aïeules toutes coiffées de leur bonnet de tulle finement ciselé. Il s'agissait là presque d'un signe de reconnaissance car chaque localité possédait son propre modèle de coiffe. C'était tellement vrai, qu'un art particulièrement difficile s'était développé. Il s'agissait de repasser ces coiffures, travail qui pouvait demander plusieurs heures de travail, cet art car c'est vraiment le mot qu'il faut employer présentait de telles difficultés qu'il n'était pas rare qu'une repasseuse confirmée pour les coiffes de sa commune se révèle incapable de  ... repasser celles de la commune voisine.

St Jean n'échappait pas à la règle et avait donc développé son propre modèle ... avec ses variantes. Ses coiffes, comme toutes les coiffes du pays nantais étaient « paillées ».

2 - Mais qu'est-ce qu'un paillage et à quoi sert-il ?

Selon Paul Masson dans son ouvrage « La Dormeuse », pailler signifie tuyauter, un peu à la manière d'une fraise d'Henri IV. Outre l'aspect « artistique », cette opération permettait aux plis du fond de la coiffe, primitivement obtenus sans amidon, de donner tout le gonflant, qui d'un simple rectangle de tulle devenait un bonnet creux aux formes savantes. Pailler revenait donc à donner une certaine rigidité relative à la coiffure. Toujours selon notre auteur, on a probablement commencé à pailler le tulle vers 1850, mais seulement pour les coiffes des femmes des bourgs.

Il y avait les coiffes paillées, les câlines de deuil à bordure noire, les coiffes de travail, les coiffes de mariées dites à quatre battants, les bonnets de fillettes qui étaient tuyautés. Les plus belles coiffes brodées étaient dites "effleuries". Les coiffes en tissu uni étaient des coiffes de deuil.

Les coiffes paillées sont restées en usage jusqu'après la Deuxième Guerre Mondiale. La dernière femme de notre commune qui ait porté cet ornement est Madame Drouet, du Landas, décédée en 1955.

3 - Repassage d'une coiffe

La coiffe est préalablement lavée, empesée puis repassée à plat. Ensuite seulement commencera le travail du paillage. Pour cela, autrefois, la lingère se servait d'une herbe, la « guinche » qu'elle allait chercher dans les marais, aujourd'hui on se sert d'aiguilles d'acier d'environ 7/10 de millimètre. Il faut environ 120 tiges d'acier d'une longueur voisine de 30 cm pour effectuer correctement cette opération (80 tiges suffisent pour une coiffe plus petite comme celle que vous voyez ci-dessous).

Un des moments les plus délicats est arrivé. Pour effectuer ce paillage, schématiquement, vous placez une aiguille sur le tissu, puis une autre dessous, vous serrez bien avec les ongles, vous montez en suivant une diagonale et vous êtes prêts pour la ligne des coeurs (cette ligne fictive que nous illustrons ci-dessous en noir).

Un des moments les plus délicats est arrivé. Pour effectuer ce paillage, schématiquement, vous placez une aiguille sur le tissu, puis une autre dessous, vous serrez bien avec les ongles, vous montez en suivant une diagonale et vous êtes prêts pour la ligne des coeurs (cette ligne fictive que nous illustrons ci-dessous en noir).



4 - Vous voulez des précisions ? :

Si vous êtes avide de détails, lisez ce récit toujours écrit par Paul Masson et qui nous narre avec minutie toutes les opérations qui permettent d'obtenir ce chef-d'oeuvre de précision qu'étaient les coiffures de nos ancêtres.

Pour agrémenter quelques vues à vous.