Histoire de Saint Jean de Boiseau

Le docteur Delormeau
médecin et maire (1912-1931)

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Pierre-Jean Delormeau naît le 28 juin 1878 vers 10 heures du soir, au village de la Télindière où son père Pierre-Jean-Baptiste est laboureur avec sa femme Marie-Françoise Averty. Très tôt, notre jeune homme pense avoir une vocation et entre au petit séminaire. Il se rend compte rapidement que cette voie vers la religion ne lui plaît guère et il quitte le séminaire pour l'école de médecine. Jeune docteur, il devient le suppléant du docteur Provost au Pellerin. Il se marie et demande à ce dernier, l'autorisation pour s'installer dans la rue Violin à La Montagne. Premier médecin civil installé sur la commune, (on consulte depuis 1846 les docteurs de l'arsenal), ses affaires marchent bien. Il fait l'achat d'un terrain et fait construire une très belle maison en pierres apparentes que l'on peut encore admirer place de la Mairie ainsi qu'une grange pour Pierre-Jean Delormeau pour ranger sa calèche et un box pour son cheval. Plus tard il y rangera son automobile. Devenu anticlérical, en 1912 il est élu au conseil municipal. Il devient maire le 15 mars 1921 en remplacement de M. Epervier qui a connu une année difficile. En effet, entre 1917 à 1919, il n'y a pas de maire sur la commune de La Montagne en raison de la guerre. Les conseillers municipaux de l'ancien maire M. Saillant gérent la commune avec lui. C'est un peu l'anarchie. Le conseil municipal refuse la construction d'un monument aux morts car il ne veut pas d'emblèmes de la religion. Le curé décide, avec l'accord de ses paroissiens, de l'ériger dans l'église où on peut le voir. Après avoir contredit les anciens conseils municipaux, M. Delormeau ne peut supporter que l'on critique ses prises de positions. Depuis qu'il a été élu maire, son conseil municipal ne peut prendre aucune décision. De plus, il faut être du bon côté politiquement si on ne veut pas être mis à l'écart, même dans son cabinet de consultation. Il interdit que ses clients aillent chez un de ses confrères. Des conflits naissent très vite avec la paroisse et en particulier avec le curé Gauthier.

En juin 1921, il s'oppose avec son conseil municipal au projet d'installation, au château d'Aux, d'une maison d'aliénés pour le département.

En 1922, il rejoint le conseil municipal de Basse-Indre contre la création de l'usine de produits chimiques de Haute-Indre (AZF).

Lors de l'installation de l'électricité dans la commune, ses opposants doivent attentendre pour être équipés, même si leurs voisins ont été servis. Il choisit les sons qui peuvent bénéficier de ce service. En 1932, il décide de se faire élire au conseil régional. Il va être battu à cette élection qu'il croyait pouvoir gagner. Forcément déçu, il décide de quitter la région. Il vend son cabinet de médecin et propriété au docteur Vincent. Il se retire en région parisienne et on entendra plus parler de lui. Sa maison qu'il fit construire sur un morceau de terrain, ex-propriété de Aristide Demangeat, le docteur Vincent, son remplaçant, vient y habiter vers 1935.