Histoire de Saint Jean de Boiseau

Les Commerçants de Boiseau au siècle dernier



Bien que Boiseau fût autrefois le village le plus peuplé de la commune, on a de quoi être surpris par le nombre de commerces qui s'y trouvaient. Si l'on compte les artisans, nous arrivons au chiffre impressionnant de 44 boutiques. A ces commerces, il faut ajouter les personnes qui exerçaient une profession à domicile comme les modistes ou les couturières. Elles travaillaient chez elles pour les gens du voisinage à l'exemple de mesdames Dupuis, Pavy, Doceul, Bouyer, Vénéreau .... La plus part de ces boutiques se trouvait dans la rue principale qui porte bien son nom : Rue du Commerce. Il faut bien l'avouer, beaucoup d'entre eux, surtout les petites épiceries, représentaient souvent un complément de revenus pour les veuves faiblement pensionnées ou des femmes d'ouvriers.

Dans ces commerces, à l'exception de la Coopérative et de quelques cafés, on n'y faisait pas fortune. Le climat général de cette concentration engendrait des tensions, perceptibles par les clients. En effet, si un fidèle habitué de telle épicerie allait faire occasionnellement ses courses chez un concurrent, il avait droit à la grimace, voire une petite réflexion qui le mettait mal à l'aise. Pourtant, Boiseau, les jours de fête Dieu, décorait ses rues et tous oubliaient les jalousies pour réussir le tapis de sciure colorée, parsemé de roses et de glaïeuls sur le passage de la procession. Enfin, quand je dis tous, c'est oublier les réfractaires à la religion, comme le père Baroille, qui bouffait du « curé » à longueur d'année et ricanait au passage du cortège devant sa porte. Une autre fête, celle des fous animait le village. Juché sur un cheval dans un costume de cavalier du moyen-âge, un bonnet d'âne sur la tête, il défilait, suivi d'un cortège depuis le Chat qui Guette à travers les rues de Boiseau. Ce genre de festivité était propice à des libations. Les cafés en étaient les principaux bénéficiaires.

Autre temps, autre époque : le premier commerce « Montagne 2000 » de la Montagne implanté par M. Garnier, allait engendrer la fermeture progressive de tous ces petits établissements où les ménagères allaient faire leurs courses. C'était aussi des lieux de convivialité où tous les potins, voire les commérages, du village étaient propagés.

Le lundi une femme de pêcheur de la Bernerie venait vendre des coquillages dans les rues et à la cale. M. Dessouche, pêcheur de Saint-Jean venait aussi vendre son poisson.

Parmi les professions disparues depuis longtemps j'ai noté :

En 1895 Mathurin Sorin est tonnelier et Chesneau est meunier aux Charreaux.

En 1906 Henri Garnier est un agent de l'assurance Phénix et Constant Garnier est marchand de charbon.

En 1909 Mme Gallois et Jean-Mocquard Truin vendent des tissus.

De 1925 à 1929 Mme Menet et Blandin sont désignés comme coquetiers et vendent principalement des œufs ( frais bien sûr).

En 1927, Léon Richomme exerce la profession de chaisier. Il fabrique et répare les chaises.
D'autres commerces attestés dans les Almanachs anciens nous informent du nom de quelques commerçants dont nous n'avons pu identifier le commerce à Boiseau. Comme par exemple :

En 1906, il y a quatre débits de boissons tenus par Billot, Marie charpentier, et M. Trévignon

En 1909, les épiciers-merciers de Boiseau Mme Gallois, Mlle Françoise Mocquard Mlle Peigné, et une veuve Gourbit qui vendait des légumes.

En 1929, il y a un débit de boisson tenu par Mme Chanson.

Après-la guerre en 1945, un marché se tenait, le vendredi de 8 heures à 13 heures, sur la place du Maréchal Leclerc.

Aujourd'hui, les rues sont encombrées par les véhicules en stationnement et la circulation n'y est pas toujours facile. Les commerces sont devenus des garages ou des maisons d'habitation et il est difficile de les identifier à l'exception du Chat qui Guette devenu un restaurant. Il était temps de faire ce travail de mémoire car seuls les anciens habitants ayant toujours vécu à Boiseau ont pu m'apporter les éléments composants cet article. Peut-être y a-t-il des oublis, des erreurs mêmes (peu j'espère) aussi j'invite ceux qui auront des éléments nouveaux à nous apporter à le faire sans craindre de nous froisser. L'erreur est humaine et surtout involontaire.

Rue de la Perche

N° 1 Un peintre en bâtiment, M. Guéguin, se trouvait à l'angle de la rue. Pour rappeler sa profession, il avait fait incruster sur la façade de sa maison, une palette de couleurs qui est toujours visible. Il a cessé son activité dans les années 60.

N°5 Auguste Leroux vend des graines et des plants. Il décède en 1957.

N°ll Mme Guiho épouse de Firmin Guiho, tourneur à la chaudronnerie à Indret, a monté un commerce de détail, légumes beurre œufs, à la fin de la guerre 39-45. Il a dû disparaître vers 1950 quand la famille a quitté Boiseau pour aller à la Montagne. Ce commerce était juste en face de la ferme de Fernand Taillé.

N° 12 Depuis au moins 1909, Anna Truin tient une petite épicerie où elle vend essentiellement des légumes et prend les commandes de poulets. Elle s'achalande au Pellerin. Elle portait quotidiennement la coiffe de Saint-Jean.

N° 27 le Chantier Averty, fabrique des bateaux de Loire.

Son hangar à bois se trouve en bordure de la route et on le voit assez souvent scier en planches régulières les arbres qu'il a acheté « sur pied » dans les bois environnants. Il s'installe alors sur la rue, le tronc de l'arbre incliné sur un grand tréteau. Puis, avec un de ses ouvriers, scieur de long, monté sur l'arbre et lui en bas, ils actionnaient de haut en bas une longue scie, suivant un tracé rectiligne. Un travail harassant mais au combien spectaculaire pour les enfants du village. Son atelier se trouve près du hangar, et c'est là qu'il réalise les divers éléments des bateaux. Ces sous-ensembles sont ensuite descendus par un petit chemin à travers le coteau pour être assemblés sur le chantier situé en bordure de la rivière. Les ruines de la cabane où étaient rangés les outils sont toujours visibles en bas de la paroi rocheuse depuis le chemin de randonnée;

N° 28 Jean-Claude Lézin peintre en bâtiments.

N°35 Jean-Pierre Gobin était artisan peintre.

N° 44 Lucienne Mauvoisin : vente ambulante de poissons et légumes, et livraisons à domicile dans les villages.

N°52 il y avait un artisan maçon, Pierre Albert