A l'époque de ma jeunesse, il y a environ une soixantaine d 'années, chaque hiver, de décembre au mois de
mars avril la Loire était souvent en crue, c'est à dire quelle s'étendait de nos coteaux à ceux d'Indret et de Basse-Indre qui
redevenaient des îles reliées seulement par leurs digues. La durée de la crue de la Loire et le niveau qu'elle atteignait
dépendaient de la saison plus ou moins pluvieuse. Même la digue d'Indret, le seul accès a l'époque, était recouverte pendant
plusieurs semaines et un service de navigation était établi par l'établissement pour le passage des
ouvriers du bas des coteaux, de la Montagne à la chapelle d'Indret.
La cité d'ouvriers
d'Indret sous les eaux en fébrier 1904. Les femmes aux portes de leur habitation attendent les barques qui viennent les
ravitailler. |
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L'année 1900, débutée dans le froid, s'accompagne d'un cyclone le 14 février. Son intensité
persiste pendant près de deux heures. Les toitures et les cheminées ont beaucoup soufferts. Pas une maison n'est indemne. L'une
des grandes cheminées de l'usine à plomb de Couëron s'est écroulée.
On dénombrera aussi une victime par naufrage en Loire. Rien que pour la commune d'Indre, les dégâts sont estimés à 3 000 francs.
31 janvier 1904 nouvelle tempête. Et graves inondations Nantes est sous les eaux ce qui lui vaut le surnom de
Venise de l'Ouest. Les voyageurs sont transportés en bateau et des passerelles de fortunes sont installées dans les rues
commerçantes, au-dessus des trottoirs.
La rue de Lorient et
les passerelles aménagées pour circuler dans la cité. |
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La rue de Lorient et
les passerelles aménagées pour circuler dans la cité. |
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L'embarcadère du Pellerin est inaccessible sans l'aide de charrettes. L'activité fluviale est paralysée.
le 29 décembre1909, les grandes crues envahissent la vallée et les ouvriers se rendent au travail avec les
toues des pêcheurs et herbagers.
Les ouvriers arrivent
à Indret depuis la vallée de Boiseau en 1904. |
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13 novembre 1910, les crues de la Loire provoquent une importante rupture dans la digue de la Divatte entre
Thouaré et La Chebuette. L'eau recouvre toutes les cultures maraîchères et le petit train d'Anjou ( Nantes-Beaupréau) est
immobilisé.
Indret sous les eaux
le 1 décembre 1910 |
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A Couëron une catastrophe est évitée par miracle. L'eau recouvre les quais, comme au Pellerin, d'environ
cinquante à soixante centimètres. Les pêcheurs assurent le transport des lavandières aux deux bateaux lavoirs amarrés au bord
de la « petite rivière » protégé par l'île de la Liberté ( ex île Saint Jean avant la révolution). La crue recouvre presque
toute l'île protectrice, lorsque le 30 novembre, deux contretorpilleurs, l'Oriflamme et le Tromblon remontant sur Nantes pour
venir saluer le trois-mâts école de la marine d'Argentine, le Président Samiento, ont failli faire couler les deux bateaux à
laver. Le capitaine de douane de Couëron située près de ces deux lavoirs, à fait des signaux de détresses pour que les navires
de guerre ralentissent leur allure. La lame qu'ils ont engendrée, malgré tout, dans leur sillage, a passé par-dessus l'île et
s'est projetée sur les bateaux lavoirs. Un important mouvement de roulis a semé la terreur parmi les quarante lavandières, sans
faire de victimes.
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Quai d'Indret et
arrivée des voyageurs |
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On dénombra 7351 personnes au chômage pendant plusieurs mois.
On rendit responsable de ce mauvais climat le passage dans le ciel de la comète de Halley qui n'est visible que tous les 76 ans.
A cette époque les croyances étaient beaucoup liées aux signes mystérieux des observations dans le ciel et les comètes souvent
objet de frayeur.
Aujourd'hui, le chenal de la Loire a été creusé et pratiquement canalisé, les crues sont moins lourdes de conséquences pour le
transport mais tout remède a ses revers et ce sont les pêcheurs qui cette fois sont les victimes de ses modification.
La salinité de l'eau s'arrêtait à l'embouchure de l'estuaire aux environs de Corsept, maintenant on enregistre la salinité
pratiquement jusqu'à Mauves sur Loire. L'augmentation de la température a rendu les hivers moins rigoureux et il est rare de
voir la Loire prise dans les glaces. La dernière fois que nous avons pu voir ce paysage sur notre commune remonte à 1996. Par
contre nos saisons ne sont pas aussi marquée qu'autrefois.
Ainsi vont les choses, mais participons chacun à notre niveau, à la sauvegarde de notre environnement si fragile, en
particulier l'air et l'eau, pour laisser à nos successeurs une planète où ils pourront vivre.
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Et d'accord
ce qu'on admire à cause de la cause du glas |
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