Le Patrimoine religieux |
Le Dîne Chien :
Cet oratoire n'existe plus. Il a été détruit pour la réalisation des travaux de voirie
et d'aménagement de la place du Maréchal Leclerc en 1949. Il se trouvait sur la place, à l'angle de la
rue des Primevères et des Charreaux. Son socle maçonné comportait une niche. Autrefois les gens
n'appelaient pas ce lieu le DîneChien, mais avant la révolution le Digne-chien.
Voici ce qu'écrivait Pierre Fréor à ce sujet :
En souvenir de ces évènements la procession se rendait chaque année devant l'autel,
aujourd'hui disparu, place du dÎne Chien. Pourtant ces monuments religieux étaient l'objet d'une grande
vénération : pendant toute la guerre de 14-18, en toutes saisons et par tous les temps, un groupe de
femmes de Boiseau et des environs vinrent réciter le chapelet, et cela jusqu'à l'Armistice. Le même
nombre de femmes ne manque jamais un jour de prières et cela aux deux croix de la Salette de Boiseau.
Je me rappelle que dans ma jeunesse (autour de 1900), dans les cas désespérés de certains malades, une
neuvaine était célébrée par les habitants du quartier (Boiseau). Je revois cette croix illuminée par des
cierges qui brillaient dans la nuit et produisaient une forte impression. (3)
L'Etier :
Cet oratoire ne se trouvait pas là où il est aujourd'hui. Il était situé près de l'Etier, à l'emplacement de la maison Gendronneau, en face du monument actuel. Il fut édifié comme celui du Dîne Chien après l'épidémie de choléra de 1854. Il fut démoli au début des années 1870 pour l'agrandissement de la rue des commerces. En 1875, les habitants de Boiseau, voulant conserver le culte de Notre Dame de la Salette et pour perpétuer le vœu, décidèrent de le reconstruire de l'autre côté de la route. Mais dans l'état de délabrement où il se trouvait, ils en profitèrent pour le reconstruire. Ce nouveau monument fut l'œuvre de l'architecte monsieur Barranger. Sur une base de granit formant sept marches, il est constitué de blocs de tuffeau sculptés comportant une niche en forme de chapelle et surmontée d'une croix du même matériau ; sur celle-ci est fixé un crucifix métallique. A l'intérieur de la niche, deux personnages statufiés représentent un pasteur donnant la communion à un enfant. Dans le socle fut scellé une pierre provenant de la Salette dans l'Isère. C'est en ce département que la vierge aurait posé son pied lors de son apparition aux deux jeunes bergers qui gardaient leurs troupeaux. Cette pierre fut donnée par mademoiselle Des Brulés, une institutrice nantaise guérie miraculeusement, à mademoiselle de Laville Leroux de la Cruaudière. En 1880, l'évêque de Nantes, Monseigneur Jules Le Cop, répondant à l'appel de l'abbé Durand-Gasselin, curé de la paroisse, vint bénir ce petit oratoire.
Oratoire de l'ancienne cure :
Il est situé dans le mur de clôture de l'ancien presbytère (aujourd'hui centre culturel
Edmond Bertreux). Cet oratoire est entouré d'un joli appareillage de briques dans le style italien
de la Garenne Lemot. Ce presbytère a été en parti financé par Mme de Kercabus ce qui explique
cette décoration utilisée aussi pour la maison du gardien du château du Pé, la tour et les piliers des
entrées du château. Il a été réalisé en 1850. La statuette représentant Saint Expedit se trouve au sommet
du monument non dans la niche, mais la tête est très érodée par la pluie. Selon la légende, Saint Expédit
était un commandant romain d'Arménie converti au christianisme et qui fut décapité par l'empereur
Bysantin Dioclétien en raison de ses convictions religieuses en l'an 303 de l'ère chrétienne. Bien que
toujours vénéré, certaines autorités de l'Eglise, s'interrogent sur son existence réelle. Selon elles, il
aurait été inventé par erreur par un groupe des sœurs de Paris qui reçurent de Rome des reliques
emballées dans un paquet sur lequel était écrit expédito et sans mention de quel Saint elles provenaient.
Cependant, L'Eglise catholique ne condamne pas son culte dont la fête se déroule le 19 avril. C'est le
Saint patron des écoliers.
Cette Statuette a été offerte autour des années 1920, par une paroissienne qui fit le vœu d'offrir à la
paroisse la représentation de Saint Expédit si elle trouvait à se marier dans l'année. Son souhait fut
exaucé et elle offrit au curé la statue du saint invoqué par elle. Cependant elle exigea l'anonymat sur
sa démarche. Devant cette décision, le curé refusa de placer Saint Expédit dans l'église et l'affecta au
presbytère où elle est aujourd'hui. Depuis, l'érosion fait son œuvre et, si le martyre romain en perdit
la tête, la statuette en fait de même.
Calvaire du cimetière : ancien et nouveau :
Initialement le cimetière se trouvait autour de l'église et l'ossuaire y était accolé à
la sacristie, dans l'angle, face à l'entrée actuelle de la société l'Alerte. Pour des problèmes de
salubrité et de surface, après plusieurs années d'investigations pour un nouvel emplacement, la
municipalité décida d'affecter le nouveau lieu d'inhumation dans un terrain proche du parc du Pé. Un
premier transfert fut effectué, le jour de la Sainte Clair 1861, pour les ossements situés dans les
parties situées à l'Est et au Nord-Est de l'église. M. Mocquard, le maire, Fradet, le président du
conseil de fabrique, Messieurs Jean-Baptiste et Sébastien Bertreux, adjoints portaient les cordons de
la bière. Les conseillers de la fabrique portaient la bière elle-même. Ce n'était que le prélude de ce
qui devait arriver plus tard, à l'époque de la seconde translation. Messieurs Leroux et Pilard, anciens
curés de la paroisse ont été transportés au pied de la croix du nouveau cimetière en 1862. En 1863,
on leur a fait élever à chacun un tombeau.
Le calvaire du nouveau cimetière fut inauguré en 1892. Le monument était destiné à commémorer le souvenir
des combattants de la guerre de 1870. On mit dans la pierre formant le soubassement du monument, une
boite de plomb contenant la liste, sur parchemin, de tous ceux qui par leur don permirent son financement,
plus la somme de 3,63 francs constituée de diverses pièces de l'année 1892. Cette boite y est
toujours. Le calvaire, en granit bleu, est l'œuvre de l'architecte M.Lafont. Son prix fut de 1000 francs.
Sur l'une des faces il est indiqué : Souscription communale de 1891 et sur l'autre Je suis la
résurrection et la Vie.
Mais, c'est à la suite du premier conflit mondial que la France se couvre de monuments
aux morts. C'est naturellement que l'on a utilisé de nouveau le calvaire pour les morts et disparus des
deux Guerres mondiales. Des plaques en bronze sont disposées tout autour du socle : celle
avec la liste des 56 morts de la première Guerre Mondiale, une autre pour ceux de la seconde Guerre
Mondiale. Pour la République, le rappel des morts devait être matérialisé par une statue au
centre de l'espace public. C'est l'abbé Eraud qui bénit le 9 octobre 1920 le monument. Il représente un
soldat blessé à mort adossé à la croix, à demi renversé sur un affût de canon de 75 dont la volée est
brisée. Il tient à la main gauche la crosse d'un fusil également brisé. Le prédicateur fut le
révérend père Averty, missionnaire diocésain, enfant de la commune, mutilé de guerre, décoré de la
médaille militaire. Il commenta avec éloquence les vers d'un poète français.
Ceux qui pieusement sont mort pour la patrie ont droit qu'à leur tombeau la foule vienne et prie.
La statuaire du monument fut supprimée en 1986. Au cours du rude hiver 1985, la neige s'est déposée sur
la statue en tuffeau. Personne n'ayant pris soin d'enlever cette neige, elle a fondu en partie et l'eau a
pénétré dans le matériau perméable de la sculpture et s'est transformée en glace provoquant l'éclatement
des parties externes de la statue. L'hiver suivant les dégradations s'avérant importantes, les anciens
combattants demandèrent à la municipalité de le rénover ou de le remplacer. Devant le coût estimé pour
la réparation, le conseil municipal, après en avoir débattu, ne donna pas suite et décida la suppression
du soldat et de son affût.
La chapelle du Fresne :
Parmi les autres bâtiments religieux de Saint-Jean-de-Bouguenais (avant la révolution
et la création de la commune de la Montagne) il y avait au village du Fresne une petite chapelle.
Elle était, selon la tradition orale, consacrée à Notre Dame du Fresne. C'était le lieu de dévotion
des marins et des Pêcheurs venus la prier pour obtenir sa protection. Les marins profitaient de cette
halte pour puiser de l'eau à la fontaine située à mi-côte. On dit également que les navigateurs plus
pressés la saluaient, lors du passage de leur bateau, d'un coup de canon ou de corne de brume. Quatre
documents nous prouvent son existence :
- le 10 septembre 1305, le duc de Bretagne Jean II, y fit une halte lors de son voyage pour rencontrer le
pape à Lyon. Il était accompagné de sa troupe et son cortège d'intendance composé d'environ 90 personnes.
Il y fit une prière pour la réussite de son entreprise auprès du Saint Père. Grâce au livre de compte
relatant son périple nous savons qu'il y dépensa : en la chapelle Notre Dame du Fresnes et paie pour
Chevalise pour Monsieurs 2 sol 8 deniers.
Cela ne lui porta cependant pas bonheur car il mourut en arrivant à Lyon.
En 1437, "Le sieur GUERIN, seigneur des DURANDIERES, confesse tenir une pièce de terre en la paroisse de
SEIN JEHAN de BOUGUENAY près de la chapelle du FRESNE! ...
en 1646, lorsque le peintre hollandais Schellinks descend le fleuve il relate: nous passâmes beaucoup
de villages. Ainsi nous passons la Montagne ou il y a un ermitage d'où l'on voit la ville de Nantes
s'étaler devant nous.
Lors de travaux dans la rue du Fresne, il a été découvert des sarcophages en calcaire coquillé
d'époque médiévale. Il y avait probablement un petit cimetière proche de cette chapelle. Elle
figure sur la carte de Cassini réalisée en en 1780.
La Chapelle de Launay :
Le château de l'Aunay, ou plutôt ce qu'il en reste, ressemble aujourd'hui à une vieille
demeure que l'on pourrait assimiler à une petite ferme . Il était situé près du collège Saint-Exupéry à la
Montagne. Autrefois il était au cœur d'une vaste propriété, au milieu des champs. Une grande cour carrée
"la cour de l'Aunay", entouré de bâtiments, se trouvait devant la façade du château. A gauche il y
avait un colombier et à droite deux grands étangs. Une grande allée partait de l'entrée jusqu'à
l'actuelle route de Bouguenais.
En 1708, le château subit de profondes transformations pour devenir une jolie châtellenie. En 1709, son
propriétaire, Laurent de Monti fit construire une petite chapelle qui fut bénie le 4 avril 171O. Elle
était dédiée à la vierge Marie. Plusieurs cérémonies familiales s'y déroulèrent :
"Le 17 septembre 1711 fut ondoyé N.De Monti, fille de messire Laurent de Monti chevalier seigneur de
Launay, lieutenant colonel et dame Pélagie Leborgne son épouse. Présents dame Anne Leborgne, dame de
la Blottière et demoiselle marquise Leborgne".
- Le 12 juin 1714 : Baptême de Charles Claude, fils de messire escuyer chevalier Laurent de Monti
seigneur de Launay et autres lieux et Pélagie Leborgne... Parrain Pierre Jousse et marraine Anne Dupuy.
- Le 15 juin : Baptême de Marie Adélaïde, fille de Laurent de Monti chevalier seigneur de Laufrère et de
Launay, parrain Claude de Monti chevalier seigneur de la Jaunaie et Rezay, marraine dame Marie Ragon,
religieuse cordelière, cy-devant supérieure des couvents de Savenay et Champigny.
- Le 16 juin 1717 : Baptême de Charles, fils de Laurent de Monti.... Parrain messire Estienne du
Moulin, chevalier seigneur du Brossay et de la Briandière et marraine, noble dame Louise de la Roche,
dame de Fougère.
- Le 8 octobre 1724, baptême d'Angélique de Monty, fille de Laurent de Monty, chevalier seigneur de
Launay et de la Maillardière et autres lieux ... Parrain Charles Claude de Monty, chevalier seigneur de
Malthe et marraine Pélagie de Monty.
- Le 18 octobre 1729, la femme du seigneur de Launay, Pélagie Leborgne, décède à l'âge de 45 ans. Un
peu plus d'un an plus tard Laurent de Monti épouse en deuxième noce dame Marie Busson. Ils auront
ensemble d'autres enfants.
- Le 5 octobre 1732 : Baptême de Charles de Monty, fils de Laurent de Monty de Beaubois et chevalier
seigneur de Launay ... Parrain Jean Prin et marraine Marie Chenet.
- Le 2 janvier 1734, baptisé dans la chapelle de Launay, messire Charles Joseph de Monty.... Parrain
messire Joseph Lelong chevalier seigneur du Dreneuc et de la Bourgeonnière, marraine noble dame
demoiselle Marie Adelay de Monty.
- Le 3 mai 1736 : Baptême de Marie Claude de Monty, fils de Laurent de Monty...parrain Charles de Monty
chevalier de Saint Jean de Jerusalem, marraine Marie Cassard.
Nous ignorons la date de destruction de cette chapelle. Le domaine fut démantelé après la Révolution, et
la majorité des bâtiments furent détruits.
La Chapelle de la Ribaudière :
En 1658, Noble Homme Jacques Peillac, sieur de la Hibaudière, fils de Pierre,
avocat au parlement de Nantes, habite cette ville dans la paroisse Sainte Croix. Son frère
cadet, Jean, ex-chanoine de l'église , collégiale de Nantes lui cède tous ses biens le 6 août 1662.
Cette acte de donation fut lu à la porte des églises de Saint-Jean et Saint-Pierre de
Bouguenais, mais aussi à Machecoul, Saint-Cyr-en-Retz, Bourgneuf, Fresnay, Bois de Céné et
Rezé où les cédants possédaient de nombreux biens.
Jacques Peillac se trouve ainsi à la tête d'une confortable fortune. En 1667 il occupe la fonction de
conseiller du Roy au siège du présidial de Nantes et épouse Jeanne Bretagne. Le couple réside à Nantes
rue de la Juiverie, mais leurs séjours sont fréquents à la Hibaudière. Le curé de la paroisse de
Saint-Jean, Jacques Peillac, est un membre de cette famille. A la mort de son mari, Jeanne Bretagne
réside définitivement dans son château qui possède une petite chapelle privée. Elle héberge ses enfants à
la Hibaudière et dispose à son service d'une gouvernante et un prêtre particulier, Hervé Castel, qui fait
office de précepteur pour sa petite fille Françoise Jeanne Peillac. Le prêtre restera en compagnie de la
Dame de la Hibaudière, comme on l'appelle, jusqu'à sa mort en 1720.
Très pieuse et charitable, elle devient la bienfaitrice de Saint-Jean-de-Bouguenais. En 1699 elle est la
marraine de la grosse cloche qu'elle vient d'offrir à l'église. En 1715, elle fonde la première petite
école de la paroisse.
En 1764, le petit-fils de Jeanne Bretagne dilapide le patrimoine et ses dettes se montent à plus de
50 000 livres. Il est bientôt acculé à la ruine. Pour rembourser ses créanciers, il fait couper les plus
gros arbres du parc pour les vendre, et le beau château qui n'est plus entretenu, se délabre et tombe
en ruine. Une expertise s'effectue sous la pression des créanciers qui conduisent le dernier
propriétaire de la famille Peillac à vendre son domaine. En voici le résumé : Les beaux arbres du parc
ont été coupés pour être vendus. Les murs de clôture et les piliers de la grille d'entrée se sont
écroulés et l'intérieur de l'habitation est dans un état pitoyable. Dans la chambre des domestiques la
toiture prend l'eau et toute la charpente et le lambris sont pourris. Ailleurs certains murs ne
paraissent pas devoir subsister plus de deux mois au dire de l'expert qui signale également le
délabrement de la toiture de la petite chapelle dont la pluie érode l'autel.
L'acquéreur du domaine est François Vincent D'aux. Il est né à SaintDomingue où il fit fortune. Avant
d'habiter le château, de gros travaux s'avérèrent nécessaires. L'ancienne gentilhommière fut rasée. C'est
le grand architecte nantais, Ceineray, qui réalisa les plans du nouveau château, reconstruit dans le style
XVlllème. La fortune du nouveau propriétaire établie dans une sucrerie et un haras à Saint-Domingue,
permit de financer cette magnifique demeure et la reconstruction totale de la chapelle. Il fallut près de
dix années pour achever l'ouvrage, que la châtelaine ne verra hélas pas puisqu'elle décèdera
prématurément.
Les festivités qui suivirent la prise de possession définitive du château, en 1774, furent grandioses et
toute la noblesse des environs y fut conviée. Le service était assuré par des nègres et négresses en
livrée et une grande chasse à courre fut organisée dans les bois de Bougon.
Veuf, mais père de deux enfants, François Vincent D'aux se remaria en septembre 1775 avec Catherine-
Perrine Pépin de Belle-Isle, dont les parents possédaient une propriété à la Chevrolière. Il avait 40 ans
et elle 20 ans. Deux filles naquirent de cette union et furent baptisées par le recteur de Saint-Jean,
dans la chapelle privée du domaine. Tout d'abord le 27 septembre 1777 Marie Anne Renée Perrine et le 11
septembre 1779 Joséphine Marie.
Hélas le seigneur de la Hibaudière se retrouva à nouveau veuf le 7 septembre 1781.
Puis vint la période révolutionnaire, la réquisition de la propriété pour loger l'armée
républicaine chargée de combattre l'armée rebelle. Lorsque François Vincent d'Aux récupère son bien,
celui-ci est très dégradé. Malgré son âge, il entreprend de le restaurer et lorsque les travaux
s'achèvent, il meurt sans avoir profité de son cher château. Ses héritiers ne sauront sauver ce
patrimoine et il faut à nouveau le vendre.
Le 13 mai 1843. L'Evêché déclare que la chapelle du château de la Hibaudière se trouve en bon état et
pourvue des ornements et objets nécessaires pour la célébration de la messe. Il y a une tribune réservée
et ornée d'une rampe de fer. L'autel est beau, le tableau du Titien représente un christ en croix, il y a
un confessionnal, nous y entendons les infirmiers et quelques autres personnes. Sous la tribune il y a
trois tombeaux de marbres, de l'autre coté sont la sacristie et un vestiaire qui renferme les ornements
de toutes les couleurs.(4)
(4) Archives du diocèse de Nantes du 3 juillet 1840
Après plusieurs successions, Louis Félix Cadou, propriétaire à Paris en fit l'acquisition le 15 septembre
1880 pour la somme de 450 000 francs. Ce faible prix eut égard à la propriété s'explique par le mauvais
état dans laquelle se trouvait l'habitation. Il entreprit une nouvelle restauration, pour en faire sa
résidence principale et fit exhumer les cercueils de la famille d'Aux qui se trouvaient dans la chapelle.
Ceux ci furent conduits dans celle de Fonteclose, chez monsieur Baudry d'Asson. Ainsi, même après sa mort,
Monsieur D'Aux n'eut pas le bonheur de résider dans son domaine. C'est probablement à cette date que la
chapelle fut détruite . On peu la situer sur le cadastre de 1836.
Monsieur Cadou mourut en 1903 et sa femme en 1915. Leur fille mariée avec monsieur Say, riche industriel
du sucre à Nantes, hérita à son tour de la Hibaudière. Elle y résida peu, le louant occasionnellement.
Pendant la première guerre mondiale, les dépendances servirent de logement pour les prisonniers allemands
et le château abrita la congrégation religieuse des sœurs d'Amiens.
Abandonné et mal entretenu, le domaine devenait une charge pour sa propriétaire qui se décida en 1920 à
le mettre en vente. L'ensemble fut morcelé en plusieurs lots et tout ce qui était vendable en bois et en
mobilier le fut aussi. La ville de Nantes décida le 15 juillet 1926 de l'acquérir pour en faire une école
de plein air destinée aux enfants à la santé fragile. Le premier directeur de l'établissement sera Félix
Guillou.
La chapelle Notre Dame de la Salette à Boiseau :
Le village de Boiseau, à la population majoritairement ouvrière, était moins pratiquant
que les autres villages. L'abbé Rucher, curé de la paroisse, s'était penché sur les raisons de cette
défection envers la religion. Il considéra que l'éloignement du village de Boiseau et le manque de moyen
de locomotion pour aller à l'église assister à la messe en était la cause. Une idée germe alors dans son
esprit : et si on construisait une chapelle dans le village ! Une autre raison de cette décision fut la
destruction en 1949 du calvaire du Dîne Chien.
Très vite, il informe l'évêché de son projet. Sa volonté et son argumentation sont si fortes qu'il
obtient l'accord nécessaire pour construire un édifice religieux et y pratiquer la messe. Pour réaliser
son objectif, il sollicite alors les paroissiens et lance une souscription auprès des fidèles de sa
paroisse et de ses amis. Le terrain pour la construction est offert par la famille Buaud. En 1946, ayant
réuni les fonds nécessaires, il élabore les plans du futur édifice. Les travaux peuvent alors démarrer et
c'est ainsi que l'on vit l'abbé, quittant sa soutane pour une cotte de bleue, truelle à la main, monter
les parpaings avec l'aide de Pierre Bodineau fils (jeune entrepreneur de maçonnerie à Boiseau). C'est ce
dernier qui réalisa la chape en béton. Pour l'abbé Rucher ce travail n'était pas nouveau, car c'était son
premier métier. Il avait d'ailleurs construit la maison de sa mère à Sainte Thérèse à Nantes alors qu'il
était vicaire à Touvois. Le plancher du Chœur, entourant l'autel est l'œuvre des menuisiers bénévoles de
Boiseau. En 1947, la construction est enfin réalisée.
Pour la toiture et l'édification de la charpente, une commande est passée avec les Constructions
Métalliques de Paimboeuf. Les tableaux du chemin de croix furent offerts par une jeune artiste, madame
Marie-Thérèse Roucoux née Bouthillon.(5)
Monsieur et Madame Buaud, donateurs du terrain, se présentèrent pour assurer le gardiennage et le service
d'entretien de la chapelle.
Le jour de la bénédiction eu lieu le 10 avril 1949, le dimanche des Rameaux, en après-midi. Pour donner
plus de solennité à sa chapelle et à la cérémonie, l'abbé Rucher eu l'idée d'affecter dans ce nouveau
lieu consacré, le christ de la Clotais, mutilé en 1920 et qui se trouvait abandonné dans le jardin de la
cure. Le jour de la bénédiction, une procession fut organisée à partir du calvaire de la Clotais. Le
christ ayant été réparé fut fixé sur une croix de bois. Celle-ci fut, portée par les hommes, suivie par
la foule chantant et priant jusqu'à la nouvelle chapelle. Elle fut fixée à la place centrale, au-dessus de
l'autel. La bénédiction fut célébrée par le vicaire général Guiho qui prit la parole pour encourager les
fidèles à être de fervents chrétiens. Ensuite, l'abbé Rucher, tout à la joie de l'œuvre accomplie,
remercia le vicaire général, et spécialement les donateurs en argent mais aussi le donateur de l'autel et
les nombreux bénévoles de divers métiers qui oeuvrèrent avec entrain pour la construction. La foule qui
était à l'extérieur, put entrer dans l'édifice où un salut solennel du saint sacrement clôtura la
cérémonie. Puis, tous furent invités au vin d'honneur pour clôturer cette brillante journée.
Le dimanche suivant, jour de Pâques, l'abbé Rucher célébra la première messe dans sa chapelle, trop
petite pour contenir tous les fidèles. C'était une belle récompense pour lui et ceux qui l'avaient aidé.
Tous les dimanches suivants, la chapelle était remplie de paroissiens. Certains venaient de la
Briandière. L'assistance était captivée par les homélies de qualité exposées chaque fois.
En 1951, l'abbé Rucher récupéra la croix en fer forgé avec la statue de la vierge de la Salette dans la
chapelle Notre Dame en démolition à Nantes. Il décida de la placer dans un campanile au-dessus de sa
chapelle de Boiseau. Pour la construction du petit clocher, fait de gros poteaux en ciment armé, il fit
appel à la société l'A S P 1 du Pellerin. Lorsque l'ouvrage fut terminé, sa bénédiction eut lieu le 3 mai
1952, en soirée, après une procession dans le village suivie d'une messe faite en plein air sur la place
du maréchal Leclerc. Le vicaire général Pihour, présida la cérémonie devant une foule très nombreuse.
(5) Elle récupéra son œuvre à l 'occasion du déménagement qui suivi la fermeture de la chapelle.
En 1970, l'abbé Rucher fit ses adieux à la paroisse pour prendre une retraite bien méritée. Il devint
l'aumônier dans la communauté des sœurs des agneaux du christ, à Sainte Jeanne d'Arc à Nantes. Il fut
beaucoup regretté et les paroissiens en garde un très bon souvenir encore aujourd'hui.
En 1976, l'abbé Siloray, nouveau curé de la paroisse, n'ayant plus de vicaire abandonna les cérémonies
religieuses à la chapelle et celle-ci fut fermée au culte. Beaucoup regrettèrent cette décision qui avait
été à l'origine du retour au culte de certaines familles.
Sous le sacerdoce du curé suivant, l'abbé Rosset, la chapelle fut l'objet de vandalisme et l'on constata
le vol de la statue de Notre Dame de la Salette. En 1983, le transfert de l'autel à l'église de Saint-
Jean fut réalisé avec le concours de bonnes volontés. Cet autel avait été offert par un ami de l'abbé
Rucher qui tenait un magasin d'articles funéraires à Nantes. René Gendronneau, nous signale que les
affaires peu prospères de ce commerçant reprirent à la suite de cette donation...
En 1994, l'abbé Joseph Fleury pensa au christ resté dans le bâtiment désaffecté pour le remettre à
l'honneur. Le dimanche des Rameaux, avant la messe, une courte cérémonie de rappel marqua l'événement. Le
Crucifix fut alors fixé là où autrefois se trouvait la chaire de l'église. Il y est toujours depuis.
Quant à la chapelle, elle est utilisée pour stocker du matériel de la paroisse...pour combien de temps
encore ?
Elles sont relativement nombreuses dans la commune. Situées en hauteur sur la façade
des maisons, elles abritaient une statue de la vierge. Cette mode remonte aux maisons construites ou
modifiées durant le XIXème siècle. Après les tristes évènements de guerre civile, dite Guerres de Vendée,
la signature du concordat engendra un élan de ferveur religieuse dans les paroisses. La statuette de la
vierge dans la niche était censée protéger du malheur les habitants de la maison. Cela nous rappelle un
peu les autels romains dans les habitations avec les petites icones des dieux que l'on invoquait pour les
mêmes raisons. Aujourd'hui très peu d'habitations ont encore une statuette dans la niche.
Je ne ferai donc pas d'historique pour chaque maison. Mais une planche de recensement par village.
Au cimetière
Tombe de Martel-de-Kercabus :
Bien qu'agrandi d'une aile neuve, le château du Pé se vidait peu à peu de ses occupants résidentiels. Sophie de Martel habitait dans le superbe château de Granville. Seuls restaient la vieille dame De Kercabus avec sa fille, la mère de Sophie, et son gendre Anonyme De Martel. Les deux femmes décèderont à plus de 85 ans ce qui est déjà rare pour l'époque, mais le comte fera mieux encore puisqu'il s'éteindra en 1879 à l'âge de 102 ans. Ce seront les derniers propriétaires à résider au château du Pé. Leurs tombes sont toujours visibles dans le cimetière. Elles sont entourées de grilles en fer forgé portant le blason des De Martel.
Tombe de Laville Leroux :
En 1833, madame de Laville Leroux devient veuve, mais elle n'est pas seule, car une
importante domesticité est à son service. On y compte quatre ménages et 26 employés allant du regésseur
aux domestiques, jardiniers et fermiers.
La maison devait être bonne, comme on disait alors, car certaines servantes y restèrent leur vie
entière. Elles reposent aujourd'hui dans le cimetière de la commune, dans le caveau de famille des de
Laville Leroux. Trois plaques de fonte, en partie oxydées, sont apposées sur le mur du cimetière
près du tombeau et nous rappellent leur mémoire.
"Ici repose Anne Grenon décédée à la Cruaudière le 5 mars 1862 à l'âge de 59 ans. Cette pieuse fille,
près avoir fidèlement servi ses Nantes pendant 42 ans attend près d'eux la résurrection bienheureuse".
"Ici repose Marguerite Porcher, décédée le 26 juillet 1876 dans sa 62 ème année à la Cruaudière où
elle était entrée à l'âge de 8 ans. Donnez au seigneur la récompense promise au serviteur fidèle".
"Ici repose Jeanne Porcher décédée le 10 avril 1892 à l'âge de 71 ans, à la Cruaudière où cette pieuse
fille a passé une grande partie de sa vie ".
Tombe de Jean Brochard : 1892-1972
Elle est toute simple, la tombe du célèbre comédien et acteur de cinéma qui repose en ce lieu avec son épouse ancienne danseuse de cabaret parisien. C'est pourtant cet homme qui fit le mieux connaître notre commune. Ses amis du monde du spectacle, De Funès, Jean Marais etc... l'avait surnommé Mon Cher Saint-Jean, tant il leur parlait avec amour de ce havre de paix où il venait se ressourcer entre deux spectacles. Sans enfants et héritiers directs, si vous passez au cimetière ne laissez pas sa tombe à l'abandon.
Tombe d'Edmond Bertreux : 1911-1991
Le peintre nantais, avait ses origines familiales à Boiseau. C'est là qu'il fit ses premières toiles en venant chez sa grand-mère. Par la suite il a réalisé de nombreux tableaux sur la commune. Il a souhaité reposer après son décès dans cette paroisse qu'il aimait tant. C'était un ami de Pierre Fréor.
Du Surchaud :
Situation carte : cadastre 2005 : section G, feuille 2.
Situé au carrefour de la rue du Surchaud et celle des Celliers.
Date de construction : inconnue.
Puits en gneiss avec niche calcaire pour mettre une statuette. Il est surmonté d'une croix métallique
moulée.
De la Noê :
Situation carte : cadastre 2005 : section E, feuille 6 . Situé place du puits.
Date de construction : inconnue
Puits en pierre Gneiss surmonté d'une croix métallique moulée.
Historique : Puits christianisé avec une croix métallique moulée du XIXme probablement une réutilisation
d'une tombe peut-être lors du transfert du cimetière. Non recensé sur le cadastre. Il s'agit d'un ancien
puits communal.
La Fontaine de la Télindière :
Au village de la Télindière, à l'intersection des rues de la Fontaine, Abbé
Henri Garnier, de la Loire et du Bac, se trouvait une petite une fontaine communale. Elle était surmontée
d'une croix métallique. Celle-ci avait été offerte au début du siècle par la famille Fleurance, boulanger
de l'époque, en remplacement de la première qui s'était détériorée. Ce puits couvert, à peine plus
profond que la hauteur d'un homme ne tarissait jamais. L'eau s'écoulait en permanence toute
l'année par le trop plein qui se déversait dans le lavoir situé à l'emplacement de l'actuelle placette
des Acacias. Celui-ci avait une margelle de pierres sur trois de ses côtés, tandis que le quatrième, en
bordure du chemin d'accès au Chantier Barreau-Miné, en pente, permettait aux animaux de s'y abreuver. Dès
que le lavoir fut comblé, la rue Abbé Henri Garnier, ne permettant que le passage d'une charrette de
foin, fût élargie, nécessitant le déplacement vers le Nord du mur de pierre qui la bordait.
Le coteau situé entre la rue de la Loire et le Moulin Hardy était ainsi nommé "Les Vignes de la Fontaine".
En 1967, un camion livrant de la farine avait heurté la fontaine, quelques réparations auraient suffi
pour la remettre en état. Mais hélas le conseil municipal de l'époque en avait décidé autrement et suite
à une délibération du 26 mai 1967 l'entreprise Dugast de la Montagne rasa l'édifice. Sa croix fut placée
sur une stèle en bordure du Chemin de la Fontaine.
Comme on le voit la commune possède encore un riche patrimoine religieux bâti ! Au cours des siècles un certain nombre d'entre eux ont disparus, mais depuis quelques années ces destructions se sont accélérées pour faire place à la voirie notamment. Soyons vigilant pour préserver ce que les anciens ont bien voulu nous laisser. Ce document n'est peut-être pas exhaustif, aussi toutes les informations complémentaires seront-elles les bienvenues.