La plate de Saint Jean (2) |
« La plate Saint Jean aura dix ans l'année prochaine » me confie Patrick
Leclesve au grand rassemblement des vieux gréements fluviaux à Orléans, en septembre 2005. Déjà ! Brièvement deux dates
surgissent de mes pensées : le samedi 24 septembre 1994 et le dimanche 16 juin 1996. Elles évoquent la batellerie ancienne
et locale dans les mémoires de la Société d'Histoire de Saint-Jean de Boiseau. La première marque la sortie de l'ouvrage
« la Batellerie et les toues à St Jean de Boiseau » rédigé dès l'année suivant la création de
l'association. La seconde correspond au baptême de la plate à la Télindière.
En juin 2006 la plate St Jean fête ses dix premières années d'existence. Dix ans au cours desquels elle a participé aux
grands événements maritimes et fluviaux. Dix ans durant la plate a navigué sur la Loire, les rivières, les canaux et même
sur la mer. Pour les membres de l'association conviés à Brest 96, elle leur a permis une balade dans la rade de Brest.
Elle côtoie le trois-mâts Belem. Que de virées sur l'eau aux fêtes du quai Léon Sécher à Rezé
ou bien aux fêtes de l'Erdre à Nantes ! Elle participe à des rencontres amicales telles que la « Remontée
du sel » et la « Route du Muscadet ».
La batellerie ancienne est actuellement dans l'air du temps et la faire revivre fait partie intégrante des mémoires du
passé. Des répliques de bateaux de Loire se font connaître du public en participant aux manifestations fluviales. La
plate SaintJean représente le passé agricole de cette commune. Vu l'originalité des sorties et les souvenirs
contemporains, il y a là matière à écrire sur ces quelques planches de chêne et de sapin transformées en embarcation et
dont le projet de construction a bien manqué « de tomber à l'eau ».
Dès la deuxième réunion mensuelle de la Société d'Histoire en septembre 1993, les membres présents projettent de
rechercher toute documentation sur la batellerie locale et ancienne. Jean-Luc Ricordeau spécifie : «
l'activité de la batellerie à St Jean de Boiseau avait été très importante. Avant les atterrissements
les agriculteurs avaient exploité des prés dans les rues voisines et avaient besoin d'embarcations pour y travailler.
Des boiséens pouvaient encore témoigner de cette animation des bords de Loire de cette époque. D'ailleurs la fête des
roseaux en 1992 avait attiré de nombreux badauds. Elle relatait le passé d'une industrie locale : la fabrication de nattes
vendues aux armateurs pour protéger les denrées alimentaires de l'humidité au cours des voyages maritimes. J'étais certain
que le sujet de la batellerie intéresserait beaucoup de personnes. Notre documentation était riche et variée. Nous
pouvions concrétiser nos recherches par un livre ».
Félix Lebreton, Moïse Landreau et Pierre Dupuy beau-père de Patrick Leclesve paraissent être les membres les plus
passionnés. « Autrefois le père de Félix Lebreton avait possédé une toue ». Inspirés par ces
recherches, Patrick, puis Francis Blin se joignent aux membres de l'association. En début d'année 1994 les vestiges d'une
toue sont dégagés de la vase dans une petite rivière au Pré Commun. Le 24 septembre 1994, la Société d'Histoire présente
sa première plaquette « La batellerie et les toues à St Jean de Boiseau » à la salle Jean
Brochard. Ce soir-là, Félix Lebreton décrit les techniques de fabrication d'une toue et Patrick relate l'activité de la
pêche en Loire. Suite à ce succès, le 7 février 1995 à Nantes, le premier prix de la monographie est décerné à la Société
d'Histoire et elle reçoit une médaille du Conseil Général. Dans la revue les « Annales de Nantes »
sont publiés des extraits de cet ouvrage. Puis, suprême récompense, le 30 septembre 1995, la plaquette est sélectionnée par
le « Chasse Marée » au concours national « Patrimoine des côtes et
fleuves de France » pour représenter la marine de Loire à Brest 96.
Le 29 avril 1995, les membres de la Société d'Histoire effectuent un voyage à Chinon. Première visite de la matinée : la
construction de Fleur de Pontille (une gabarre) par les membres de l'association « Bout-à-vent ».
Sous un hangar la coque du bateau est en voie d'achèvement. Le but de cette visite n'est pas sans intérêt. Pour les
passionnés de la batellerie le projet de la construction d'un bateau de Loire s'intègre dans une suite logique du succès
de la plaquette. Reproduire ce moyen de transport utilisé dans la commune par les cultivateurs pour aller travailler sur
les îles, tel est le souhait des historiens. Ils hésitent entre une toue et une plate. Francis propose de mettre en
chantier une toue dans son jardin et se renseigne auprès des Eaux et Forêts pour obtenir du chêne à moindre frais.
« Mais il est vrai que la construction d'une toue puis ses utilisations, ses sorties, auraient été
trop importantes à gérer pour l'association ». Patrick préfère construire une plate : « pour
un premier bateau, elle est plus facile à construire, à gérer. Il faut moins de bois ». La construction de la plate
est citée dans les projets de l'année 1995.
Les historiens ont rapidement des réponses positives à leurs questions :
- premièrement, l'exécuter sur quel lieu ? Jean-Luc Ricordeau souhaiterait emprunter l'ancien chantier Barraud-Minée. Il
demande à Patrick d'être l'interlocuteur auprès de Mme Biron, propriétaire du terrain. Et, Patrick, soucieux de la
conservation du site, en fait l'acquisition. « Il fallait sauver les derniers bâtiments, en quelque
sorte des vestiges qui se dégradaient de plus en plus. J'ai vécu mon enfance dans la maison qui surplombait le chantier.
Gamin, mon grand-père me racontait souvent l'activité du chantier ». Le chantier naval ferme officiellement en
1939 mais le fil Minée, surnommé le Marcou et Jean Herfray, entretiennent jusque dans les années soixante les embarcations
sorties de l'entreprise familiale. Mais depuis, le terrain est à l'abandon.
- secundo , avec quel bois ? La municipalité offre un chêne situé près du lavoir. « Il a été abattu
dimanche dernier (2 avril) sur un terrain situé près du cimetière. La Maison Parois doit le débiter. Il servira à
construire la plate au mois de septembre prochain ».
Puis revirement de situation : le chêne offert par la mairie est défectueux en raison de clous dans le tronc et de noeuds
dans la tête. li est donc inutilisable. La menuiserie Parois propose une autre bille de chêne mais onéreuse pour
l'association : 4 500 F. La réponse est à fournir pour le samedi 23 septembre, date du débit. Après séchage, le bateau
pourrait être construit début janvier 1996.
L'association est jeune et a déjà d'autres projets de dépense. Est-elle prête à consentir un tel investissement pour un
bateau ? Une réunion à lieu le 21 septembre 1995. A l'issue de celle-ci les avis sont partagés. Est-ce la finalité de
l'association de construire une plate de Loire ? Les « charpentiers de marine » de
l'association vontils pouvoir mener à terme la réalisation de ce projet ? Les autres sont pour la réouverture de
l'ancien chantier Barraud-Minée et pour la présence de l'association dans les manifestations des vieux gréements. Au terme
des débats, le « pour » l'emporte de très peu. « Oh oui ! de vraiment
très peu ! » Souligne-t-on .
Avant de penser à y construire un bateau, si petit soit-il, il faut d'abord débroussailler le terrain. « Des saletés en tout genre, il y en avait sur le chantier ! » Pour effectuer cette tâche il faut des
volontaires. Comment les recruter ? Moïse Landreau sait y faire : « il est venu trouver Pierre
Donnadieu pour lui demander s'il ne voulait pas aider Patrick dans la construction du bateau. Pierre n'y connaissait rien.
C'était pour lui une aventure qu'il a acceptée ». Dès le mois de janvier 1996 c'est l'effervescence sur le chantier.
Une équipe de bénévoles s'est constituée pour le mettre en valeur : Marius Penaux, Pierre Donnadieu, William Fragnaud,
Moïse Landreau, Guy Gruais, Yvon Prineau, Maurice Redois, Jean-Luc Ricordeau et le nouveau propriétaire des lieux Patrick
Leclesve. « Il fallait faire revivre ce chantier ». Et sitôt le chantier nettoyé, l'équipe
oeuvre pour la construction d'un bateau comme il y en a tant sur les rives de cette commune.
William Fragnaud témoigne : « mon métier est menuisier-ébéniste. Tout ce qui touche
le bois m'intéresse. C'était donc pour moi naturel de participer à la construction de la plate ». Francis Blin ne
participe pas aux travaux : « un traumatisme au pouce, c'est les mains dans les poches que
je regardais les autres travailler. Je n'ai pas fait grand-chose ». Il souligne : « C'est
Patrick la cheville ouvrière du projet. S'il n'avait pas été là, il n'y aurait pas eu de plate ».
« Et c'était parti à quatre ou cinq personnes tous les samedis sous la direction de Patrick la plate à
lentement prit forme » relate Pierre Donnadieu.
La plate sera la fidèle reproduction d'un bateau commandé par un boiséen, Pierre Bertet, en 1919, au chantier concurrent
de Boiseau. Le livre de comptes de Pierre Averty, providentiellement retrouvé, décrit les dimensions et les matériaux
utilisés. Il s'agit d'une plate de 6 m 30 de long à deux levées qui offre l'avantage d'avoir un double système de
propulsion : l'aviron et la voile. Cette embarcation utilisée pendant cinq ou six siècles a été abandonnée dans les
années 1920 pour la plate à tableau qui permet de fixer un moteur à l'arrière. Cette plate encore inachevée aura pour
voile celle d'origine, en lin, retrouvée dans le grenier des héritiers de ce même Pierre Bertet.
La construction débute par le fond du bateau. Moïse Landreau intervient : « J 'ai participé au formage
du fond de la plate et j'étais très heureux que mon petitfils voie cette tâche particulière : on a chauffé dessus à
l'intérieur, au chalumeau, et on a humidifié le dessous de telle sorte que les fibres se dilatent. Puis on a aidé à relever les
extrémités au palan ». Patrick continue la description : « Après on met les bordées et on finit
les membrures ».
« Ce fut beaucoup de travail et aussi d'efforts mais ce fut une très belle récompense » témoigne
Pierre Donnadieu ravi d'avoir participé à cette construction.
Suite à un colloque sur le patrimoine fluvial tenu à Nantes en 1992, le Ministère de la Culture veut dresser un
inventaire des bateaux existant encore ou des épaves anciennes ayant navigué sur la Loire. Informée du projet de
construction, la Direction Départementale des Affaires Culturelles se propose de faire un film sur les sites décrits
dans l'ouvrage « La batellerie et les toues à St Jean de Boiseau » et de filmer la construction
de la plate au chantier Minée. Cette initiative intéresse de même une journaliste d'une radio locale.
Quel nom lui donner ? « Saint Jean » en l'honneur de la commune.
La date du 16 juin 1996 est retenue pour son lancement.
Le baptême de la plate se déroule sur le site de construction.
Les membres de la Société d'Histoire se souviennent d'une belle fête champêtre . Les femmes sont costumées en tenue de
travail, chemise de lin et jupe noire et les hommes en mariniers. Et gare aux remontrances pour les paysannes d'un jour
qui ont oublié d'ôter leurs bijoux ! Dans le seul bâtiment de l'ancien chantier un film relate les différentes étapes
de la réalisation de la plate. Les outils retrouvés sur le site sont exposés au public. Les courtineuses confectionnent
des nattes. C'est l'occasion de faire redécouvrir aux visiteurs que leur commune a eu une activité économique locale
grâce à la quantité de roseaux poussant au bord de la Loire. Le groupe folklorique Sant Yann anime la fête. Le public
est venu nombreux. La place des Acacias et l'ancien chantier ne désemplissent pas. Des associations de batellerie
ancienne sont invitées.
Quel temps magnifique ! Cette fête est l'occasion de se détendre dans un cadre champêtre au bord de l'eau.
Durant tout l'après-midi, la plate Saint-Jean est l'objet de curiosité. Mais tous les badauds se
posent la même question : « Quand verra-t-on la petite embarcation sur l'eau ? » Et les
« mauvaises langues » de se demander : « Va-t-elle flotter ? » Le
moment tant attendu arrive lorsque la marée est à l'étal de pleine mer. Vers 17 heures 15 le niveau de la Loire
atteint celui souhaité par les organisateurs. C'est un moment de réelle émotion. Les hommes installent des madriers pour
former un chemin jusqu'au fleuve. Des musiciens entonnent des chants de marins
repris par le public. Puis c'est le baptême de la plate. Madame Jacqueline Bertet, la marraine, est vêtue pour
l'occasion d'un magnifique costume du début du XIXe siècle. Au troisième essai, la bouteille de cidre casse sur la
coque. Elle n'a pas oublié les dragées ! « Ce fut un immense plaisir, c'est un moment
inoubliable » confie-t-elle. Et,
la voile hissée, Patrick Leclesve et la marraine effectuent quelques allées et venues sur l'eau. «
Quelle belle
allure ! ». La manifestation s'est poursuivie par quelques balades afin d'apprécier la stabilité de la plate et ce,
jusqu'à la tombée de la nuit.
Les organisateurs sont unanimes : « La fête a été très réussie parce que ce fut une manifestation
hors du commun. Ce fut une cérémonie émouvante ».
La petite embarcation évoque des souvenirs nostalgiques : « Elle nous rappelle notre jeune temps.
Le temps où nous
étions souvent sur l'eau, le temps où nos anciens allaient travailler sur leurs Îles. Elles servaient souvent à
plusieurs cultivateurs parce que tout le monde ne pouvait pas en posséder une. Mais elle était indispensable pour
pouvoir se rendre sur les prés des Îles. Refaire un bateau à l'ancienne, c'est presque normal, naturel ».
Pierrette Martin témoigne : « Mes cousins Pierre et Jean Gouy, agriculteurs à la Rigaudière, possédaient deux bateaux,
une toue pour le transport des foins, des roseaux de Loire et quelquefois des vaches et une plate pour la chasse, la
pêche ou pour le plaisir, pour une simple promenade ».
Au terme de l'aventure de cette construction, les passionnés de la batellerie expriment quelques griefs aux
récalcitrants du projet de construction : « Que nul n'en déplaise, les bénéfices obtenus lors de
la fête du baptême et
du texte écrit pour la revue 303 pour promouvoir la batellerie locale ont remboursé les frais d'achat de la bille de
bois de la plate< ». L'association a-t-elle été en déficit ? Non. Et la plate a-t elle coulé lors de sa virée dans le
bras de la Loire ? Non. Est-elle prête pour des démonstrations nationales ? Assurément oui. Elle va le démontrer quinze
jours plus tard en traversant la Bretagne par le canal de Nantes à Brest.
Sorties |
Dimanche 30 juin. Treize jours de voyage sont nécessaires pour rejoindre par le canal de Nantes à
Brest le plus vaste rassemblement de voiliers du monde. L'embarcation va faire ses preuves, franchir les 236
écluses et parcourir les 360 km. Départ à 16 h de l'ancien chantier Barraud-Minée. « Première
sortie, premières
découvertes. C'est un grand moment ». Direction Nantes pour l'écluse St Félix par le bras de la Madeleine. «
Une forte
marée et un bon vent d'Ouest facilite la remontée de la Loire à la voile puis au moteur».
Elle remonte le canal puis passe le tunnel. Elle rejoint l'Erdre au niveau du Quai Ceineray. Direction le petit port de
Sucé pour une première escale. Six bateaux traditionnels de Loire sont attendus. La plate arrive la première. Son
batelier a donc l'honneur de recevoir le fanion de Brest 96 et de l'association « Voiles de Loire
».
Le lendemain, une petite brise permet à la plate de hisser sa voile et de poser pour les photographes de Ouest France
et de France 3. Vers 15 h 30 tous les bateaux sont prêts à partir : la plate Grande Lune
représentant l'écomusée de
Montjean, la toue cabanée La Petite Françoise, le grand futreau
Incroyable Esox dont l'équipage est constitué
d'étudiants de l'université de Chinon et la toue Fleur de Pontille mise à l'eau en avril 1996.
Passer l'écluse de
Quiriex, c'est entrer dans la première partie artificielle du canal. Chemin de halage, peupliers, verdure boisée,
écluses fleuries, tel est le paysage quotidien tout le long du voyage. Et les éclusières sont, paraît-il, fort
sympathiques . Le plancher de la plate sert de matelas au marinier à l'écluse du Pas d'Héric.
A Blain, c'est le jour de marché. Petites emplettes pour les mariniers. Mais inutile de perdre du temps, les bateaux
doivent parcourir les 37 km et passer l'écluse du Bellion avant 19 h 30. Malgré leur retard, l'éclusière les attend.
Les bateaux voguent sur la Vilaine. A Redon, un accueil festif est organisé par la commune. Les embarcations quittent
la Vilaine pour la vallée d'Oust. Direction Malestroit poùr une escale d'une nuit. Quelques méandres plus loin, une
arche en granit du pont de Roc-Saint-André est un lieu propice pour un déjeuner. L'écluse Saint-Jouan passée, la
plate découvre dans les reflets de l'eau les trois immenses tours de la forteresse médiévale de Josselin. Petits
incidents : il faut recoudre la voile. A Rohan, le futreau P'tit Loir de l'association
« La matelote » de la Flèche,
puis la toue sablière La Champie de Montjean, rejoignent le convoi. Les musiciens du groupe
Ellebore ont embarque à bord de leur toue la Petite Françoise. Dès lors, la remontée du
canal se fait au son de la veuze et de l'accordéon. A Gueltas, la municipalité fête la visite des mariniers par un
barbecue et un fest-noz sur la base de plein-air.
Le Dimanche 7 juillet, les mariniers repartent à la bricole, comme autrefois, c'est-à-dire en tirant leur navire sur
le chemin de halage. Ils ont passé une courroie autour des épaules pour éviter de se blesser avec le cordage :
direction Pontivy. Les écluses sont nombreuses. Pour cet événement fluvial du personnel supplémentaire a été octroyé
afin d'aider les éclusières à multiplier les tours de manivelles. La flotte de bateaux de Loire s'étoffe d'un navire
suisse. L'écluse Joli Coeur est paraît-il la plus belle des écluses.
Mardi 9 juillet. Journée de rencontre des bateliers avec la municipalité de Pontivy et le personnel d'EDF du barrage
hydraulique de Guerlédan. A Pontivy les bateliers ne peuvent poursuivre leur voyage par voie d'eau. La rivière du
Blavet est barrée depuis 1923 par le barrage. Le lendemain les bateaux sont acheminés par transport routier jusqu'à
Chateaulin grâce au soutien d'EDF. Quant à l'acheminement de la plate Saint-Jean c'est Francis Blin qui s'est chargé
de la tracter sur une remorque à l'arrière de son véhicule.
A Chateaulin, les embarcations descendent l'Aulne vers Landévénnec. Guillaume Blin s'est joint à Patrick sur la plate.
Pour la dernière nuit de l'aventure fluviale le capitaine préfère dormir sur le plancher de sapin plutôt que sur le
matelas d'une auberge mis à la disposition des marins. A t-il eu des regrets ? Le clapotis des vaguelettes le long de
la coque l'empêchent de se reposer.
Vendredi 12 juillet, dernière destination : la rade de Brest. Départ vers 14 heures. Cette étape est la plus
laborieuse car la mer est houleuse. Lorsque les vagues sont fortes le nez de la plate embarque de l'eau. Un
étudiant de Chinon vient à la rescousse de Patrick. Il écope l'eau de mer au fur et à mesure. Pour plus de sécurité
tous les bateaux restent groupés. Après quatre heures de traversée la plate arrive enfin à Brest. Elle accoste à
l'un des pontons réservés à la batellerie de Loire, sous le pont de la Recouvrance en face du château. « Enfin des
bateaux d'eau douce, plats et poussés par une simple voile carrée, arrive de la Loire par le canal de Nantes à Brest.
Ils font aussi partie de la famille des anciens voiliers de charge » confirme le Programme Officiel.
Brest 96, du samedi 13 au mardi 16 juillet, rassemble 2 500 bateaux venus de 30 nations différentes. C'est le
rendez-vous des voiliers de légende. « Un mouvement en faveur du renouveau du patrimoine maritime ».
La plate Saint
Jean est enregistrée sous le numéro 1545, comme l'indique la liste des engagés parue dans le supplément du Télégramme
de Brest du mardi 16 juillet.
Durant ces quelques jours la plate ne reste pas toujours amarrée au ponton. Pour notre plus grand plaisir elle nous
balade dans la rade. Chacun est ravi.
Dimanche 14 juillet. Jean-Luc Ricordeau a l'honneur d'être promener par Patrick : « Dans la plate
je me sentais tout
petit. Cà tanguait beaucoup. Sur l'eau, c'était être au coeur de la fête. C'était grandiose de pouvoir naviguer avec
les plus grands voiliers du monde, de pouvoir les filmer de près. Cet après-midi là, nous avions suivi une
caravelle, réplique d'un des trois navires de Christophe Colomb ».
Le soir tous les membres de la société présents à l'évènement se retrouvent pour un pique-nique sur le ponton : notre
président Jean-Luc Ricordeau, sa femme Jacqueline et leur fille Béatrice, Pierre Donnadieu et Pierrette Martin,
Patrick Leclesve, sa femme Sylvie et ses deux fils Fabien et Nicolas, Francis Blin et son fils Guillaume, Jojo et
Thérèse Herfray et leur nièce Claudine et sa famille qui nous offre l'hospitalité à Locmaria durant notre séjour. J'y
suis aussi. Je n'aurai pas manqué cet événement national. Un boiséen, Bernard Louerat, accordéoniste, nous a
accompagné dans notre virée. « Le groupe de musiciens Ellebore anime notre soirée et nous avons
eu l'honneur d'être
filmés près de la plate par une chaine de télévision » se souvient Jean-Luc Ricordeau.
Le lundi 15 juillet j'effectue une balade sur l'eau : « Francis est notre capitaine. Autre passager
: Bernard.
Francis tente de s'éloigner des quais, de voguer dans la rade de Brest, mais face aux remous provoqués par des
bateaux à moteur, la plate tangue. Attention au naufrage ! D'ailleurs la sécurité maritime veille. Elle est
omniprésente.
La plate est un merveilleux observatoire. Elle nous permet de distinguer l'ampleur de l'événement par le nombre
incessant de visiteurs déambulant sur les quais ou bien assis sur des murets. Elle nous permet de longer tous ces
bassins, sans marcher, sans se fatiguer. Nous avons pu découvrir de plus près un bon nombre de voiliers venus
d'horizons divers. Et puis, elle a permis de nous approcher des bateaux pour écouter des chants de marins sans être
serrés dans la foule.
Francis se dirige vers la Penfeld. Le Belem est amarré au pied du château. Admiratif, il ne cesse de le contourner
pour satisfaire notre curiosité. Ce patriarche de la flotte français est le symbole de l'épopée des trois-mâts.
Francis remémore à son petit auditoire qu'il est pour les Nantais le témoin de l'époque de la construction navale par
les chantiers Dubigeon, jadis installés à Chantenay, puis à Nantes. D'ailleurs, assis dans le cotre nous écoutons un
cours magistral sur l'histoire des chantiers navals de Nantes et du chantier Dubigeon. Ainsi, comment ne pas éprouver
du respect face au dernier représentant des navires de commerce du XIXe siècle, importateur de produits exotiques
tels que le sucre et le cacao pour le célèbre chocolatier Menier. De notre petite embarcation il nous parait beaucoup
plus majestueux que vu du quai. Notre capitaine continue la remontée de la Penfeld. Près du pont de la Recouvrance,
la plate paran aussi très petite au côté du troismâts norvégien, le Statsraad Lehmkuhl. Puis retour à quai. Cette
balade sur l'eau reste autant gravée dans ma mémoire que les moments passés sur terre dans l'enceinte des festivités.
Mercredi 17·juillet. Fin des festivités avec la régate Brest-Douarnenez. Le retour s'effectue par la route. « Sans la remorque de Moïse Landreau, nous n'aurions jamais pu participer à Brest 96 et surtout nous
n'aurions pas pu ramener la plate à St Jean ».
Bilan de ces trois semaines par Patrick : « C'est un souvenir inoubliable. Cet événement
exceptionnel m'a permis de créer des liens avec différentes associations de batellerie ».
A l'occasion de l'événement de « Brest 2000 » la plate remonte le canal de Nantes à Brest jusqu'à Pontivy.
« Estu'air de fête » célèbre du 15 au 25 août 1996 le centenaire du Belem. Le navire retrouve d'abord le port de St Nazaire. Le 20 août il doit remonter l'estuaire pour son port d'origine : Nantes. Des voiliers, des plaisanciers sont invités à venir régater toute la journée. La plate Saint-Jean n'aurait pas manqué l'événement. Elle attend le navire-école civil à hauteur de Cordemais. « Le Belem remonte l'estuaire à vive allure, la plate a de la peine à le suivre. Du Pellerin jusqu'à Nantes les rives sont noires de monde ». Elle l'accompagne jusqu'au quai de l'Aiguillon, son ponton d'amarrage.
Les « Rendez-Vous de l'Erdre » sont lancés pour faire la promotion de l'île de Versailles. Au fil
des ans ils se sont affirmées comme l'une des affirmés les plus populaires de Nantes. Durant trois jours, à la fin de
plus l'été et jusque tard dans la nuit, musiques et chants s'écoutent sur les bateaux ou sur les quais. On si déambule en
admirant les voiles traditionnelles et, sur les quais, les prouesses des ateliers de construction marine.
La onzième édition accueille cinq bateaux traditionnels danois. C'est, paraît-il « le retour des vikings,
plus de mille ans après leur départ de Nantes et la défaite infligée par Alain Barbe Torte, chef breton de l'époque ».
Cette année-là Patrick n'est pas le seul boiséen à être convié à la fête. Les courtineuses sont installées sur le quai face à
la batellerie de Loire. Elles démontrent au public l'ancienne activité locale de St Jean de Boiseau.
Le souvenir du jour : la traversée du tunnel et du canal Saint Félix avec la plate Saint-Jean. Patrick est mon batelier. «
La plate a longé le square du marquis de Saffré en direction du tunnel Saint-Félix. Pour y entrer
attention aux feux de
signalisation ! Le feu vert allumé, c'est l'autorisation d'accéder à une voie de l'Erdre lors de grands travaux de
comblement et inaugurée le 5 avril 1934. Nous sommes au-dessous des cours St Pierre et St André. Sous la place Maréchal
Foch le bruit de la circulation se fait entendre au-dessus de nos têtes. De l'autre côté, nous entrons dans le canal
dédié à l'évêque St Félix qui au VIe siècle a rendu l'Erdre navigable et l'a doté de pêcheries, d'écluses, de moulins
à eau. Puis c'est l'arrivée à l'écluse. Nous quittons l'embarcation pour visiter la cabine de l'éclusier.
L'électronique a remplacé les tours de manivelle. Puis retour au quai Henri Barbusse par la même voie d'eau ».
La fête du quai Léon Sécher, 1ere édition le 1er octobre 1996
Plusieurs associations de Rezé et les riverains du quai Léon Sécher se mobilisent pour organier un
authentique rendez-vous festif et populaire. Une multitude d'initiatives et d'animations suscitent un vif intérêt :
exposition de photographies anciennes, concours de pêche, spectacle de rue ainsi que des balades sur l'eau. La plate
St Jean y est conviée.
Pour cette première édition, elle n'est pas venue par la Loire mais sur la remorque de Moïse Landreau tractée à
l'arrière du véhicule de Francis Blin. « Là aussi, cette nouvelle sortie a été une découverte ». Ce jour là, Patrick
promène sur l'eau les visiteurs qui le désirent. Et pour l'admiration des badauds, la plate évolue sur l'eau à la voile.
Bilan du jour : « c'est une petite fête locale très convibiable, très sympathique ».
1er octobre 1997.
La plate est arrivée par voie d'eau en remontant la Loire, puis la Sèvre Nantaise jusqu'au quai Léon Sécher. Depuis cette date, les activités de St Jean de Boiseau sont bien représentées à cette fête de Rezé : les courtineuses sont présentes effectuant des nattes et leurs conjoints, costumés pour la circonstance, retracent aux badauds l'histoire de la batellerie pratiquée dans leur commune « Quand ces boiséens ne papotent pas entr'eux, le long du quai, comme le confirme une très belle photographie ».
1er octobre 1997.
La plate Saint-Jean est sollicitée pour participer à une descente de Loire de Tours à Candes du 18
au 20 octobre 1996. La manifestation fluviale commémore la mort de Saint Martin de Tours au IVe siècle. « C'est la
première vraie descente de la Loire. La navigation en Loire est différente d'une navigation en rivière. La Loire est
un fleuve sauvage et les paysages sont différents. Autrefois les bateliers hissaient leur voile pour pouvoir remonter
Je fleuve. Pour la descente, la navigation est plus facile grâce aux courants. Mais il y a de nombreux obstacles à
surmonter. Passer sous un pont n'est pas toujours facile et lors d'une manoeuvre, le fond de la plate est venue heurter
violemment une pierre sous l'arche ».
Des photographes d'une revue immortalisent la plate voguant sur l'eau avec un magnifique fond de verdure.
L'organisateur , Alain Lacroix, récupère le négatif. Il réalise un superbe poster qu'il offre à Patrick. Le cadeau est
très apprécié par le batelier.
1er octobre 1997.
Le Pallet, patrie d'Abelard est aussi la patrie du Muscadet.
Le Muscadet est la dénomination et nantaise d'un Gamay ou Melon musqué de Bourgogne. La raison : durant l'hiver 1709
les souches de vignes gèlent et par la suite des moines venus de Bourgogne apportent et plantent «
le Gamay blanc de Bourgogne » en la terre de la Galissonière.
Le Port Domino est aménagé par Colbert pour l'expédition des vins par bateaux sur la Sèvre Nantaise. Dès le XVIIIe
siècle il s'y fait un commerce considérable. Les vins des paroisses voisines y sont embarqués pour Nantes. On y charge
8 à 10 000 fûts et jusqu'à 30 000 dans les années de bonne vinée. De Nantes ils sont exportés vers la Hollande.
Le vin sert aussi de troc pour le commerce du bois d'ébène. Le Gros Plant y est embarqué pour les vinaigreries
d'Orléans.
Les « Routes du Muscadet » sont organisées par le « Syndicat Inter
Professionnel des Vins Nantais ». Les mariniers de l'association « Voiles de Loire
», fidèles à la tradition
du transport maritime embarquent sur leurs bateaux des fûts de ce vin en 1997, 1998 et 1999.
Mai 1997. La « Route du Muscadet » vers Montjean
Au Pallet, une fanfare accompagne en musique, dans les rues, la charrette contenant les barriques
tandis qu'au Port Domino, les mariniers sont prêts à accueillir le précieux chargement sur :
Baraquai, Brave Margot, Saint-Jean, la Champie et deux Plates de Montjean. Une journée suffit pour se rendre
à Nantes, puis une autre pour
remonter la Loire jusqu'àu Montjean. Des Dégustations de Muscadet sont offertes lors des arrêts.
Mai à juillet 1998. La « Route du Muscadet » vers Londres
De nos jours l'Angleterre est paraît-il devenue première importatrice de Muscadet. Profitant de
l'engouement actuel de ce vin une « Route du Muscadet » est organisée vers ce pays européen.
Le 22 juin . a lieu le prologue de l'embarquement du Muscadet du Pallet à Nantes. Les bateliers et les embarcations
sont les mêmes que l'année précédente. La Plate Saint-Jean est encore du périple mais elle est annexée à la toue la
Juste de l'association de Patrick. Elle est « amarrée à couple ». Seule la toue transporte les tonneaux de muscadet.
En attendant le départ vers Saint-Malo, les bateaux de Loire, chargés de tonneaux, restent amarrés une quinzaine de
jours quai de Versailles.
Départ de Nantes le 7 juillet. Les embarcations remontent le canal de Nantes à Brest. « Pour franchir les écluses il
fallait bien ajuster la plate derrière la toue, « à couple à l'arrière ». Entre les canaux, sur les rivières je
naviguais à la voile quand le temps le permettait. De temps en temps, j'ai marché à la voie avec les deux bateaux ».
A Redon, direction la Vilaine. A Rennes, ils empruntent le canal d'llle et Rance. Tout au long du voyage les pêcheurs
applaudissent au passage des équipages et la nouvelle du transport du millésime 97 se répand par téléphone. Les
bateliers s'arrêtent souvent aux écluses pour y faire déguster le précieux liquide.
18 juillet. Arrivée à Saint-Malo. Les bateaux de Loire restent à flot à l'embouchure de la Rance tandis que les
tonneaux de muscadet et les mariniers montent à bord d'un voilier. Et pas sur n'importe quel navire ! Le Renard,
véritable figure emblématique des cotres corsaires mené par le redoutable Surcouf. Barriques à bord, le Renard quitte
Saint-Malo. Le batelier de la plate est de l'aventure. La tour Solidor s'éloigne, l'Angleterre approche. Remontée de
la Tamise et c'est l'événement historique : à Londres, le Renard fête son arrivée en tirant au canon devant la
« Royal Académy of Marine ». Les malouins l'on rêvé et la permission leur a été accordée. Le Tower Bridge s'ouvre. Et
c'est l'accostage juste en aval du Tubber-Bridge. La distribution de millésime est faite aux londoniens.
Retour à Nantes le 30 juillet.
Juin 1999. La « Route du Muscadet vers l'Amérique »
12 juin, embarquement des fûts au Port-Domino au Pallet, sur les mêmes bateaux de Loire, avec les
mêmes bateliers. Descente de la Sèvre Nantaise. Le lendemain, à Nantes les tonneaux de vin sont embarqués sur deux
voiliers traditionnels : un lougre et une goélette. Patrick ne sera pas du voyage. Pour les fûts, direction
l'Amérique, avec des étapes sur les côtes bretonnes à Concarneau, Brest, Perros-Guirec et Saint-Malo.
Puis direction Cardiff en Grande-Bretagne. « La grande aventure se prolonge par la recherche des aïeux des
viticulteurs émigrés au Nouveau Monde, leurs cousins, les Cajuns de Louisiane, avec étape à la Nouvelle-Orléans, les
bretons de New York ou Boston, et ceux du Canada, de Montréal ou Québec ».
Paimboeuf
La fondation Belem a pour objectif de promouvoir le passé maritime de la France et de susciter
l'intérêt et la curiosité de tous à l'égard du patrimoine maritime. Le Belem, surnommé en un temps le voilier
« antillais », représente ce week-end là les liens historiques entre le port de Paimboeuf et l'île Bourbon (ancien
nom de l'île de la Réunion.
Durant trois jours, les 5, 6, et 7 septembre 1997 des animations ont lieu quai Sadi Carnot à Paimboeuf autour du
trois-mâts. La plate est invitée à ces fêtes. Le dimanche 7 septembre elle quitte Saint Jean de Boiseau pour Paimboeuf
avec à bord deux personnes, le marinier et moi-même, costumés pour parader à ces fêtes.
La descente de l'estuaire est une longue balade fluviale, deux heures de trajet. « De sur l'eau la commune du Pellerin
m'est apparue différente. Eclairée par un soleil radieux, elle me donne une impression agréable, voire nostalgique, de
vivre dans un passé plus ou moins récent. Puis, je découvre lentement l'estuaire bordé d'une végétation intense qui ne
laisse apparaîre aucune habitation. Seule la présence de ragondins marque un semblant de vie ».
Paimboeuf, quai Sadi Carnot : « Notre arrivée est lente et ne se fait pas remarquer. Tant mieux. Là aussi, sur l'eau,
devant ces maisons le long du quai, il y a comme une impression fort agréable de vivre en dehors du temps, d'autant
plus que la majorité des hommes et des femmes ici présents sont costumés à l'époque 1900 ». Le Belem n'est pas là.
Il navigue du coté de la côte de Jade, vers Pornic.
Nous retrouvons sur les quais Marius Penaux et sa femme Andrée. Le temps de visiter une exposition sur l'île Bourbon,
puis un bâtiment de la marine nationale, et c'est la marée qui nous oblige à remonter l'estuaire. Retour à St-Jean.
26 septembre 2003. Des journalistes bordelais de France 3 Aquitaine ont filmé les rives de
l'estuaire de la Loire pour l'une de leurs émissions afin de faire découvrir aux téléspectateurs des paysages
chargés d'histoire. Ils ont choisi la plate Saint-Jean pour embarquer leur matériel. « Ils ont filmé les rives de
la Loire de la Télindière jusqu'à canal de la Martinière, avec une escale au Pellerin. Pour l'occasion Patrick
s'est chaussé de ses bottes-sabots ». L'émission a été retransmise plusieurs fois sur FR3.
Depuis sa construction la plate est confiée à Patrick. En 2000 l'association se questionne sur le devenir de la
plate. Doit-elle rester la propriété de la Société d'Histoire ou doit-elle être rétrocédée à l'association « Toue
Loire et Tradition » créée par Patrick en 1997. La majorité des historiens souhaite qu'elle reste la propriété de
l'association. Une convention d'utilisation a donc été établie le 16 juin 2001 entre le président de la Société
d'Histoire de Saint-Jean de Boiseau Jean-Luc Ricordeau et l'utilisateur responsable de l'activité batellerie
Patrick Leclesve.
Une plate bien entretenue peut durer de vingt à quarante ans, voire cinquante. « Nous lui souhaitons de durer
encore longtemps, surtout avec Patrick comme batelier » témoigne Jacquline Bertet.
La suite de son histoire, de ses sorties, reste à écrire.