Histoire de Saint Jean de Boiseau

Mise en place des enfants
dans la nouvelle commune

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Un décret du 8 juin 1877, signé du Président de la République, M. Mac Mahon et du Ministre de l'Intérieur, M. de Fourtou, érige le village de La Montagne en commune dont le territoire est distant de celui de Saint-Jean-de-Boiseau, suivant un plan annexé au décret. Le 15 juillet 1877, le premier maire M. Jean Violin est élu par le nouveau conseil municipal composé de 16 membres.

Les paroissiens font la demande de construction d'une école libre de jeunes filles. Le 18 novembre 1877, le nouveau conseil municipal refuse de subventionner et sursoit à l'étude du projet, réservant son effort à la construction de la future mairie et d'une école de garçons. Les ouvriers d'Indret formant la majorité de la population ont toujours la faculté d'envoyer leurs enfants dans les écoles sur l'île Indret. Le legs Guillet de 1860 qui a été divisé entre Saint-Jean-de-Boiseau et La Montagne, prévu en faveur de l'instruction des enfants des pauvres, servira à la construction de la nouvelle école de La Montagne.

Le conseil municipal vote le 26 mai 1878 pour le maintien du taux de 1,5 F par enfant en dessous de 9 ans et 2 F au-dessus. Le 15 décembre, le conseil décide d'attribuer une subvention de 100 F à Mlle Clavier, institutrice libre, rue Nommi, pour lui permettre de recevoir un certain nombre d'enfants gratuitement.

Le 23 février, le conseil décide de créer une commission de quatre membres pour étudier la création d'une école de garçons. Cette commission repporte au 27 avril 1879, une proposition pour l'achat du terrain de l'Etat situé près de la propriété de M. Demangeat. Le conseil, en raison de la position en contrebas des terrains précités et de la grande déclivité du sol, reconnaît qu'il n'a pas une grande valeur et en demande la cession gratuite à la Marine d'Indret, propriétaire. On consulte M. Lenoir, architecte. Tenant compte de la décision gouvernementale, invitant les communes à remédier au mauvais état des locaux scolaires, et devant les frais de location de l'école des garçons, située à l'époque derrière la salle Aristide-Briand, louée 320 F par an à M. Brosseau, on décide de continuer les pourparlers engagés pour construire une école de garçons, une école de filles et la mairie qui se tient dans les locaux de l'école, chez l'instituteur M. Pestre. Le coût de ce projet est de 23 456 F. Il est voté une contribution annuelle de 500 F pendant 30 ans pour amortir la part communale.

En juin 1880, le Ministère de la Marine informe que les écoles d'Indret, dirigées par les Frères de la Mennais de Ploërmel, vont être laïcisées au 1er octobre. MM. Le Coq et Lubert vont les remplacer. Les enfants n'étant pas d'Indret devront aller dans leurs écoles respectives, ce qui conduit 90 enfants de 7 à 14 ans à venir s'ajouter aux 50 fréquentant celle de La Montagne. Ceci nécessite de modifier le projet de construction.

En novembre, le maire propose de traiter avec Mlle Clavier pour lui permettre d'assurer l'instruction primaire gratuite et à Mlle Augereau qui a une classe située à Belle-Roche, aujourd'hui à l'angle des rues Pétard et Violin, mais le local ne remplit pas les conditions nécessaires d'hygiène et de confort. M. Soliman déclare que le conseil ne désire pas le concours de Mlle Clavier et ajoute que Mlle Augereau fournira un local assez vaste et le mobilier nécessaire. Sur ce, M. Gilly déclare que le conseil est républicain et qu'il souhaite des institutions républicaines. La discussion devient orageuse et on décide le vote. On sent le maire gêné par cette idée, il s'abstient de voter. Mlle Augereau obtient 12 voix, un vote contre et un vote blanc. Le maire déclare dans la réunion du 11 décembre que pour la bonne entente, il désire passer contrat avec les deux écoles libres, jusqu'à la construction de l'école des filles.

Le 14 mai 1882, on décide de mettre en place pour la première fois une commission scolaire de cinq membres : MM. Girard, Soliman, Gilly, Chiche, Bourriau.

Soucieuse de l'avenir des enfants, elle décide de demander une subvention pour meubler les classes de la nouvelle école et demande un deuxième instituteur. L'inspecteur accepte la proposition et nomme une institutrice adjointe pour l'école des garçons connaissant le dessin. Le conseil vote en avril 1883 pour la création d'une caisse des écoles et y alloue une rente de 75 F provenant du legs Guillet, puis une rente de 610 F provenant de la vente de bois.

L'école publique des garçons étant mise en place ainsi que l'école des filles en 1882, on pense aussi à créer une maternelle pour les tout-petits. Le maire propose l'acquisition de la propriété de Mlle Clavier qui doit être vendue. Le vote, par 8 voix contre 5, refuse cet achat. Le conseil préfère attendre des fonds nécessaire à la construction d'un bâtiment neuf et décide de demander l'aide de la commission départementale pour cette création (courrier du 25 février 1885). Le temps passe et le 20 janvier 1889, le conseil choisit le terrain communal de La Briandière, situé dans le triangle du chemin des Vaches et du chemin de Bouguenais à Saint-Jean- de-Boiseau. Immédiatement, des protestations se font entendre. Une pétition, rédigée par MM. Maillard et Belot, dénonce l'insalubrité du lieu, très humide et souvent dans le brouillard l'hiver. Le préfet et l'inspection académique jugent le contraire. On construit donc la nouvelle maternelle qui s'ouvre en 1890 avec 115 enfants. Mme Coroller prend sa direction assistée de Mme Botiveau.

Les écoles publiques ainsi que l'école libre des filles sont donc en place. Une demande d'école libre de garçons a bien été déposée, elle sera refusée. Cette école devait se construire près de l'église sur le terrain où se situent les salles de la paroisse.