Histoire de Saint Jean de Boiseau

Découvertes archèologiques à Saint Jean de Boiseau



En étudiant les photos aériennes fournies par Mr Ménanteau, nous avons remarqué, entre la route de la Métairie et celle dite de la « coulée », en plein champs, un arc de cercle régulier d'une vingtaine de mètres, orienté est-ouest et qui a toute l'apparence d'un fossé néolithique. Hypothèse d'autant plus plausible qu'il a été trouvé, dans les environs proches, de nombreuses haches polies et outillage lithique (grattoirs, lames, rabots etc...). Le champ étant labouré, nous avons effectué une visite en surface, hélas stérile, pas un outil par terre en surface étant de la même couleur que le reste du champ.

Nous avons également étudié les photos IGN à la mairie prises dans les années 1970. Là encore, aucun indice, elles ne sont pas assez contrastées, sans doute prises à une période défavorable.

Nous avons déjà traité du néolithique dans nos bulletins et dans le livre « 14 siècles d'histoire ». A cette époque (vers 3 000 avant JC) Saint-Jean-de-Boiseau était habité par des chasseurs cueilleurs sédentarisés et cultivateurs.

Ils ont construit de grands enclos entourés de palissades, à l'intérieur desquels des cabanes plus ou moins évoluées suivant leur usage implantées. Des étaient communautés actives de la culture des graminées, de l'élevage de bestiaux (porcs, chèvres, petitsanimaux). Ils avaient domestiqué les chiens depuis longtemps (-17 000). Ceux-ci leur servaient pour la garde des bêtes et des biens, ainsi que pour la chasse. Par contre, le cheval a été le dernier animal que l'homme a domestiqué (-2 000 - ge du bronze). Leur nourriture était variée : viande, légumes, poissons (abondant dans notre région baignée par la Loire) Certains groupes devaient aller au bord de la mer (8 heures de route) pour chercher des coquillages.

Ils utilisaient souvent un arc et des flèches à pointe en silex, de différents types (triangulaires, foliacées, à pédoncule et barbelures latérales, à tranchant transversal). Ces dernières, au lieu de pénétrer et créer une petite hémorragie, coupaient les tendons et immobilisaient l'animal.

Ils utilisaient aussi des lances à embout en silex toillé et de nombreux pièges (collets, trappes etc...). Jusqu'au début du néolithique l'homme, ayant des activités nomades, a peu modifié l'environnement végétal qui s'apparentait à ce que nous connaissons aujourd'hui. L'immense forêt qui recouvrait notre région était constituée des mêmes espèces que nous connaissons aujourd'hui. Le hêtre arrivera en dernier vers 3 500 avant JC.

Dès le début du 4e millénaire, l'homme néolithique se mit à faire des poteries, plus ou moins élaborées, mais parfaitement fonctionnelles. A Saint­Jean-de-Boiseau, nous trouvons de nombreux tessons dans les champs, notamment « aux gras ». Les bords de Loire sont parfois jonchés de morceaux de poterie venant s'échouer sur le sable remué par le courant.

A quoi ressemblaient ces personnes ?

Hormis des cheveux plus longs, une barbe un peu hirsute, une taille plus petite, ils nous ressemblaient physiquement, la morphologie n'ayant que peu changée dans les derniers millénaires.

Bien que l'ensemble de la commune de Saint-Jean-de-Boiseau n'ai pas fait l'objet de recherches on peut dire que les gisements néolithiques principaux sont : La Clavellière, Les Gras, le Tertre ainsi que la Métairie et la Poterie. On a également trouvé des outils au Landas, mais à un degré moindre.

La topographie de Saint-Jean se prètait bien à l'occupation humaine. D'une part un coteau surplombant la Loire et un réseau hydraulique abondant d'autre part. On trouve régulièrement dans le lit de la Loire des pirogues monoxyles (faites dans un seul tronc d'arbre) et datant du néolithique. Il en a été trouvé deux à Basse­Indre. En Hollande la plus ancienne est datée de 6215 avant JC.

Pour abattre les arbres, ils utilisaient des haches polies. On en a ramassé de nombreux spécimens à Saint-Jean (voir bulletin nn°9). Elles avaient un excellent rendement , presque aussi bon que les haches en fer actuelles.

Combien d'habitants vivaient sur notre commune à cette époque ?

Les spécialistes nous disent de 10 à 20 habitants au km2. Ce qui pour St Jean donne en moyenne 150 à 200 personnes soit 40 à 50 par village. Ces chiffres sont des moyennes, des estimations logiques : pas des certitudes.

Quelle langue parlaient-ils ?

L'écriture n'existant pas, il est pratiquement impossible de le dire. Chaque région devait avoir son dialecte. Dans le grand site néolithique de Carnac, il y a des symboles gravés dans les chambres mortuaires . Ils représentent des c rosses, des houes, des sexes stylisés. Les archéologues qui se sont penchés là-dessus n'ont pas apporté d'éclaircissement majeur pouvant résoudre cette énigme.

L'outil du Moulin Rotard.

Il s'agit d'une hache bipenne en éclogite dont la forme a subit des influences orientales (région de l'est de laF rance et Europe centrale). Trou réalisé papercussion puis alésage. Elle date de la période chalcolithique (fin du néolithique campanif orme, 3e millénaire avant JC).


















A noter que dans le champ o๠elle a été trouvée, une autre hache polie a été découverte et donnée au musée Dobrée. D'autre part, de nombreux tessons de poterie attestent de l'occupation du site.

Revenons sur l'éventuelle fosse du début de l'article, elle donné tout dernièrement un tesson de poterie avec un départ d'anse assez caractéristique. C'est un bon indice pour des découvertes futures. Nous verrons cela de plus près au moment des labours.