Histoire de Saint Jean de Boiseau

Origine du nom de nos rues et lieux



Le Bourg

Dans un précédent bulletin (N° 34 de décembre 2012), vous aviez pu découvrir l'histoire de nos rues, leurs évolutions et leurs développements qui ont permis de transformer les chemins de terre en voies goudronnées telles que nous les connaissons actuellement.

Après la Télindière, poursuivons notre voyage dans les rues de St-Jean-de-Boiseau. Retrouvons-nous dans le bourg, au centre de la commune, entre les deux villages de La Télindière et de Boiseau.

En 1836, lors de la réalisation du premier cadastre, le bourg était peu étendu : il comprenait environ 130. Deux autres chemins arrivaient au bourg, « le chemin de la Prunière au bourg » et   « le chemin du Landas au bourg ». Le Landas n'était alors qu'un hameau indépendant et il fallait parcourir environ 700 mètres, à partir du bourg, avant de trouver les premières habitations.

Aujourd'hui, c'est près de 60 rues, impasses ou chemins que l'on trouve sur ce même territoire.

C'est à partir de 1969 que le bourg va prendre de l'extension avec les premiers lotissements, les Violettes puis les Genêts, en 1982, avec les premières maisons bic-climatiques. Les élus de l'époque vont alors désigner les nouvelles percées suivant des thèmes : fleurs, fêtes nationales, personnages historiques etc...

Place de la Liberté :

située devant le choeur de l'église, c'est sur cette place que s'ouvrait l'entrée principale de la mairie. Son nom est la première partie de la devise de la France ( liberté, Egalité, Fraternité). Avant son déplacement rue de l'égalité, il y avait le cimetière et l'ossuaire à l'angle de la sacristie. Un arbre de la Liberté, plusieurs fois coupé par les opposants au régime républicain, était encore visible dans les années 1920. Au moment de la Fête Dieu un grand reposoir était installé pour les célébrations.

Dans la continuité de la place, la rue de l'Egalité - la deuxième partie de la devise - nous conduit au cimetière et à l'entrée du château du Pé. La troisième composante de la devise n'est pas dans le bourg ? La Fraternité : nous ne la retrouverons qu'à Boiseau, et ce sera l'objet d'une prochaine étude.

Sur la gauche, le passage de Deidesheim a été récemment créé (2012) pour desservir de nouvelles places de stationnement . La commune de Saint-Jean a établi des liens d'amitié avec la commune de Deidesheim depuis les années 60, grâce au groupe folklorique Sant-Yann. Deidesheim est une commune allemande située en Rhénanie-Palatinat, une région frontalière de la Lorraine et de l'Alsace. Ces liens d'amitié se sont officialisés par un jumelage signé en 1995. En face, la rue du Verger : on peut encore voir, le long de ce chemin, quelques arbres fruitiers qui subsistent d'un ancien verger et un joli puits-fontaine.

Nous arrivons sur la rue du Cartron : le cartron désignait un partage de biens en quatre parties égales. Cette pièce de terrain divisée est à l'origine du nom de la rue. A l'angle, où se trouve l'habitation en pierres de Brigitte Lamberet, se trouvait la première petite école de Saint-Jean, avant la révolution.

En partant vers le nord, nous rejoignons la rue de la Rivière qui, comme son nom l'indique, mène à la rivière de Saint-Jean qui,elle ne porte pas de dénominatif particulier. A son extrémité, cette rue était inondable lors des grandes marées. L'eau arrivait par les douves (fossés) à la hauteur du petit pont et la recouvrait progressivement. Aujourd'hui la chaussée a été rehaussée et est rarement inondée. Avant les atterrissements du XVIème siècle, la Loire occupait toute cette vallée et le port principal de la paroisse, le port Varade, se trouvait dans l'anse.

Le chemin du Pré Varades

permet de rallier la Télindière en suivant la rivière. Varades est un nom d'origine latine qui désigne un lieu de passage à gué pour traverser en permanence un cours d'eau (du verbe « varer » qui veut dire traverser un cours d'eau et de l'adverbe « odes » à l'instant, sans interruption). Il démarre là où se trouvait l'entrée du port.

Retournons maintenant vers le bourg, et la rue du Prieuré : le prieuré de Saint­ Jean-de-Boiseau, appartenant à Guillaume Normandeau, fut donné comme bien à l'abbaye de Geneston, dans les premières années de sa fondation.

Puis, la rue des frères Goheau : en 1216, trois frères, Aymery (ou Aymeric), Hervé et Hermeland sont aussi cités comme donateurs à l'abbaye de Geneston. Ces rues sont les suites logiques de la rue de Bethléem, la famille Goheau étant à l'origine de la construction de la Chapelle au XVème siècle.

La rue de la Vallée : encaissée en contre-bas du bourg, débouche sur la vallée et la combe de Béthélian. Elle conduisait à la Télindière, par le pont sur le ruisseau des Ondains, avant la construction de la route actuelle (route de Bethléem), au milieu du XIXème siècle.

La rue des Violettes a remplacé l'ancien chemin du même nom. Elle limite, à l'ouest et au sud, le lotissement créé en 1969 et qui a naturellement pris le nom de « lotissement des violettes ». Elle doit son nom à la petite fleur printanière que l'on trouvait sur les talus de ce petit chemin. Jusque dans les années 60, il était bordé de grands arbres. Les rues de ce lotissement font référence à des dates importantes de l'histoire de France :

Rue du 14 iuillet : c'est la date de la prise de la prison de la Bastilie en 1789, au début de la Révolution Française. L'année suivante, le 14 juillet 1790, pour l'anniversaire, est organisée la « fête de la fédération ». Le 14 juillet est devenu « fête nationale » depuis 1880. Rue du 8 mai : lors de la fin de la seconde guerre mondiale, la reddition de l'Allemagne fut signée à Reims le 7 mai 1945. Elle prévoyait la fin des hostilités le 8 mai. Une seconde reddition fut signée dans Berlin le 8 mai 1945.

Rue du 11 novembre : l'armistice du 11 novembre 1918 met fin à la première guerre mondiale après 4 ans de conflit. Le cessez-le feu sonnait sur le front à ll h. Dénommée plus tardivement (1978) et échappant à la règle des dates, la rue de la Communale longe l'école primaire. La communale était le nom donné à l'école publique en opposition à l'école catholique.

Rendons-nous maintenant de l'autre côté de la rue des Violettes, le lotissement des Genêts - 1982 - est traversé d'est en ouest par la rue des Lilas du nom de ce petit arbuste à fleurs blanches ou violettes qui fleurit au printemps. Cette rue a remplacé l'ancien chemin de Saint-Jean à la Prunière.

La partie Nord du lotissement des Genêts fut la première construite, on y trouve à la fois des logements locatifs et des pavillons propriétaires.

La rue principale, rue des Genêts, tient son nom d'un petit arbuste à fleur jaunes avec lequel on fabriquait des balais utilisés aussi bien à l'intérieur des maisons, sur les sols en terre battue, que dans les caves et granges ou sur les pavés extérieurs. Autour de cette rue principale s'articulent les autres voiries. Trois impasses arrivent sur le chemin longeant le ruisseau des Ondains et portent des noms de lieu-dit :
Impasse des Ondains : en référence au ruisseau du même nom, variante du mot ondain qui, étymologiquement, vient d'onde : courant aquatique.
Impasse des Rochères : du nom des terres comprises entre le ruisseau des Ondains et la rue de Bethléem, qui signifie « petit rocher ».
Impasse du Béthélian : Béthélian vient de Béthyl, monument mégalithique, pierre levée, située dans la combe où se trouve la chapelle de Bethléem. Les terrains situés autour ont pris ce nom très ancien. La première chapelle a été édifiée pour christianiser le site et faire cesser les rites païens probablement au XIIème siècle.

De l'autre côté de la rue des Genêts, les appellations des voies rendent hommage à des personnages connus pour leurs engagements ou travaux :

Place Joliot-Curie : chimiste et physicienne, Marie Joliot-Curie (1897-1956), a reçu le Prix Nobel de chimie en 1935 pour la découverte de la radioactivité.

En 1936, elle est membre du gouvernement du Front populaire en tant que sous­ secrétaire d'État à la Recherche scientifique. Elle fait ainsi partie du groupe des trois premières femmes à siéger dans un gouvernement français.

Rue Jean Jaurès : homme politique français, né en 1859 et assassiné à Paris le 31 juillet 1914, il fut un député et leader socialiste et pacifiste.

Impasse Louise Michel : née en 1830 en Haute Marne, décédée en 1905, elle prend une part active dans la « Commune de Paris en 1870. Elle est surnommée la Vierge Rouge.

Square Robert Buron : homme politique français né en 1910, il fut ministre de la Vème et de la VIème république.

Rue Fernand Pelloutier : né en 1867 à Paris où il est mort le 13 mars 1901, c'est une grande figure du syndicalisme français du XIXème siècle. Secrétaire des Bourses du Travail, il s'efforça de les développer.

Rue Eugène Pottier : né en 1816 à Paris et mort dans cette même ville en 1887, c'est un poète révolutionnaire français, auteur des paroles de l'Internationale.

Enfin l'Impasse du trait de la cour : ce nom vient du lieu-dit situé entre la rue du 14 juillet et de la rue du Landas. Il existait, à l'époque gallo-romaine, une petite fortification appelée le fort Giron. Des armes celtiques (Mattaras) y ont été retrouvées à la fin du XIXème siècle. ll s'agit donc d'une petite implantation humaine, d'un premier village.

Quittons cette partie du lotissement pour rejoindre le sud de la rue des Lilas, et la seconde partie des Genêts.
La rue du Pré Joli : ancienne dénomination (cadastre 1836) des jardins existants à cet endroit,  avant  les constructions  « les jardins du pré joli ». Ces terrains devaient appartenir à un homme nommé Joly, ce patronyme existant depuis très longtemps dans notre commune.

La rue des Bruyères : Les bruyères sont des arbrisseaux à petites fleurs mauves ou roses. On les trouve souvent dans les landes avec les genêts et les ajoncs qui ont également leurs rues dans ce quartier.

La rue des Ajoncs : L'ajonc (Ulex) est un arbrisseau à feuille transformées en épines. Ses fleurs sont jaunes et il vit dans un sol pauvre, tout comme le genêt auquel il est fréquemment associé.

Entourant, la salle polyvalente des Genêts, on trouve :
- La rue Jean Jaurès : voir ci-dessus,
- Le Chemin du Pré Joli : voir la rue du même nom,
- L'Impasse du Bigand : c'est un ancien lieu-dit. L'origine de ce nom reste à définir : Bigand est un nom de famille plus répandu en Picardie.

Et pour terminer avec le quartier des Genêts :

La rue Jean Brochard : acteur de cinéma et de théâtre, né le 13 mars 1893 à Nantes, il s'installa au « pré varades » dans la maison de sa grand-mère, qu'il baptisa « l'entre-acte ». Surnommé par Pierre Fresnay « mon cher Saint-Jean », il participera activement à la vie culturelle de la commune, en particulier pour les fêtes du Pé. Il est décédé en 1970 et repose dans le cimetière de notre commune avec son épouse.

De là, nous rejoignons un quartier plus ancien par la rue des Dames : un nom sans référence à un lieu-dit ni à un événement historique, mais déjà relevé dans des documents de 1914. L'origine pourrait venir des couturières qui exerçaient dans ce quartier et qui confectionnaient les robes des riches femmes « les dames » qui habitaient les belles propriétés des environs.

Puis la rue du  Landas :  ancien  village : l'origine  de  cette  dénomination  est  tirée  du  celte  « landa » signifiant terre ouverte (terrain découvert) à partir duquel s'est formé aussi le mot lande (terre inculte).

En revenant vers le bourg, à l'est, le chemin des Diseneux : d'origine difficilement définissable car au fil des ans et des actes, l'écriture de ce nom a pris différentes formes pour arriver à l'orthographe actuelle.

Suivant l'écriture, plusieurs origines sont possibles : « Dixneuf » pourrait désigner un nombre, par exemple des propriétés etc., ou une déformation de « Guiseneuf » suivant une éthymologie des noms dans le pays de Retz « Guisseneux ou Dix-neuf, Guineuf, et Guiseneuf : du nom d'homme vieux-breton Uuethenoc qui signifie « guerrier »».

Suite au développement des constructions dans cette zone, le chemin des Diseneux, dans ses premiers mètres, a changé de dénomination pour prendre le nom de rue des Ormes : l'orme (ulmus) est un arbre répandu sur notre commune. Mais reste une espèce protégée.

La rue de la Chesnaie : lieu planté de chênes (quercus) : c'est la dénomination ancienne de ce lieu-dit. On Peut donc supposer que cet endroit de la commune rassemblait un grand nombre de chênes.

L'Impasse des Chênes Rouges : Le chêne rouge (quercus rubra), est un arbre originaire d'A mérique du Nord. Probablement rapporté par quelques navigateurs de la paroisse

L'Impasse des Marronniers : Le marronnier commun ou marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum) est un arbre très répandu dans les parcs publics ou le long des avenues.

Un peu plus loin, la rue Olympe de Gouges, nouvellement créée pour desservir le lotissement du « Clos de la Chesnaie ». Olympe de Gouges (Marie Gouze) est née le 7 mai 1748 et a été guillotinée le 3 novembre 1793 à Paris. Femme de lettres et femme politique, elle était impliquée dans la défense des droits de la femme.

Par le chemin,le promeneur peut rejoindre la rue Charles de Gaulle (1890- 1970), chef de la « France Libre » pendant la seconde guerre mondiale et Président de la République de 1959 à 1969. * La rue porte ce nom depuis 1970.

En traversant la rue Charles de Gaulle, nous trouvons le lotissement du Verger et sa rue principale : la rue François Mitterand (1916-1996), socialiste et Président de la République de 1981 à 1995.

Puis l'impasse des Poiriers : arbre fruitier , en référence aux anciens vergers qui se trouvaient dans cette zone.

L'impasse des Aliziers : L'alizier est un arbre de la famille des rosacées qui porte des alizés et dont le bois est très recherché pour des ouvrages de tournage, d'ébénisterie, de lutherie, etc... Il fut ramené par les navigateurs de Saint Jean qui allaient dans les colonies

La rue du Lavoir : à l'extrémité de cette rue se trouve l'ancien lavoir communal dont on aperçoit encore les vestiges des emplacements empierrés destinés aux lavandières (voir les études de la Société d'Histoire à ce sujet).

L'impasse du Parc : au fond de cette impasse : le mur d'enceinte du parc du château du Pé.

Puis en remontant la rue du Verger (déjà citée en début d'article), nous rejoignons notre point de départ : le centre de Saint-Jean-de-Boiseau, l'église et la mairie.

Dans un prochain bulletin, nous vous emmènerons dans d'autres rues de la commune : Boiseau, Le vieux four, Le Surchaud etc... et peut-être aussi à la découverte des nombreux lieux-dits.