Histoire de Saint Jean de Boiseau

Félix Lebreton raconte :



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La page du site d'histoire de St Jean de Boiseau sur le général

A propos du Château du Pé

Le Château du Pé a retrouvé son lustre d'antan. Mais, savez-vous que le Château a failli être brûlé pendant les guerres dites de Vendée lors du passage des colonnes infernales ? En Octobre 1793, ordre fut donné par Kléber au commandant Martin, responsable de la garnison républicaine logée au Château d'Aux, de détruire toutes les maisons, moulins et châteaux appartenant aux rebelles ou ceux soupçonnés d'être leurs complices pour les anéantir. Pour mémoire, ce fut le cas de 22 habitations et 3 moulins sur la commune. Les propriétaires du Château du Pé, les De Martel, figuraient sur la liste des suspects pour avoir aidé et hébergé des insurgés. Le château du Pé sera cependant épargné grâce, nous dit Félix Lebreton, à l'un de ses ancêtres, René Averty, le frère du pontonnier de l'armée de Napoléon.

Voici les faits relatés d'après la tradition orale de la famille :

Les ancêtres de mes parents, Félix lebreton et Anne Marie Mocquard, avaient failli se battre en duel pendant cette triste période de guerre civile qui ravagea notre région. Un désaccord opposa l'arrière-grand-père de ma mère, René Averty, avec le grand-père de mon père, Jean lebreton.

Une troupe des colonnes infernales de Turreau dirigée par le commandant Martin, passant sur la route Nantes-Paimboeuf, avait pour consigne de venir brûler le Château du Pé. René Averty les en dissuada en disant qu'il ferait lui-même le travail et que l'on verrait les flammes jusque sur la route empruntée par les soldats.

En réalité, Averty fit un grand feu avec les fagots qu'il fit amasser en hâte sur la terrasse sud du château. Ce subterfuge ne plut pas au sieur lebreton, d'où le duel projeté.


Ce fait a fait son chemin dans l'esprit des anciens de la commune qui racontent encore cet épisode, comme quoi les sujets un peu rocambolesques ont la vie dure, mais il faut s'en méfier, même si derrière il y a souvent un fait véridique.

Après bien des recherches, Félix nous restitue la vérité :

René Averty est né le 5 octobre 1794 et Jean Lebreton vit le jour le 23 avril 1802. Tous deux ne pouvaient donc se battre en duel pour le motif invoqué plus haut. L'un avait moins d'un an et son opposant n'était pas né !

Et pourtant, il y a bien eu une affaire entre les deux hommes, mais, elle se passa en 1832, lors de la tentative de soulèvement menée par la duchesse de Berry pour porter sur le trône de France, son fils le comte de Chambord Soutenue par le comte de Monti de Rezé, propriétaire du Château du Pé par sa mère, la duchesse vint en pays de Retz pour relancer la guerre contre la république, mais ce fut un lamentable échec. La duchesse fut activement recherchée par la police et plus particulièrement dans les propriétés des comploteurs. La troupe fut alors envoyée au Pé, où vivait Mme De Kercabus, non pas pour le brûler, mais pour perquisitionner. Quel fut le rôle de René Averty, pro-royaliste, dans cette affaire ? Toujours est-il que son action déplut fortement à Jean Lebreton, pur républicain, libéré depuis le 31 décembre 1828 de 7ans de service militaire, dont quatre en Espagne. Et les deux hommes s'opposèrent violemment ?


En récompense du ou des services rendus par Averty dans cette affaire, la gérance du château du Pé fut accordée à sa famille : son frère aîné Louis et ses descendants, ce qui fit la fortune du constructeur de bateau à Boiseau Louis Averty.

D'après Félix, c'est cette gérance et non pas son chantier de bateaux qui donna l'aisance financière à Averty de Boiseau.

Louis Averty, le frère de René est celui qui fit la campagne de Russie. Il avait baptisé sa toue, la Moscova et sa maison de Boiseau la Bérésina. Cette maison existe toujours à Boiseau et les propriétaires actuels ont conservé ce souvenir avec cette inscription sur la façade de l'habitation.

Depuis les infos de Félix, j'ai découvert quelques documents relatifs au sauvetage du château, de l'église et de la chapelle. L'affaire est moins connue et moins rocambolesque. Le mérite en revient au curé constitutionnel de Saint-Jean de l'époque, André Denghin, fervent partisan de la République et qui soudoya le commandant Martin en lui donnant tous les objets de valeur que contenait l'église, calices, ciboires et autres objets de culte. Le simulacre d'incendie fut alors décidé entre les deux hommes et les bâtiments sont parvenus jusqu'à nous. La deuxième partie de l'explication de Félix est par contre bien confirmée. Le Château fut bien perquisitionné suite à un soupçon du commissaire de la République du Pellerin. On ne trouva pas la Duchesse, elle se cachait à Nantes chez les demoiselles de Guiny, mais ceci est une autre histoire.

Une anecdote amusante que m'avait racontée Félix concernant le fameux Jean Lebreton dont il est question plus avant : La famille Lebreton, alliée avec les riches familles Mocquard et Peillac vécurent à Brains. Lors d'une cérémonie religieuse à Saint-Jean, l'évêque de Nantes fut reçu à diner chez Jean Lebreton. Pour honorer son hôte, il avait acheté un très beau service en verre dont Félix avait hérité. Après le repas, comme Jean chantait bien, il entonna une chanson en disant en préambule : Je chante à la gloire de Napoléon et Dieu.

Et l'évêque de rétorquer : Dieu en premier mon fils.

La rue des Dames au Landas

Pour beaucoup de personnes la rue des Dames est une énigme. Souvent ce nom était donné à une rue malfamée où exerçaient des femmes de petite vertu. Cette explication semble bien surprenante pour ce qui concerne cette petite rue du Landas. Rassurez-vous ce n'est pas la bonne réponse concernant Saint-Jean-de-Boiseau.

Ce nom vient de la présence en ce lieu de plusieurs couturières qui possédaient chez elles de grands miroirs. Les nobles du Château du Pé ainsi que la bourgeoisie locale venaient là se faire faire leurs beaux habits. Toute cette clientèle passait régulièrement pour les essayages et lors des fêtes données au château, elle venait prendre livraison de leurs nouveaux vêtements. Les Dames en particulier repartaient de ces maisons très coquettes. Le nom de la rue a conservé le souvenir de cette activité depuis longtemps disparue.