Les Moulins à vent (2) |
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Moulin de la Rochelle - Peinture d'Edmond Bertreux
St Jean de Boiseau est peu élevé (environ une vingtaine de mètres
au-dessus du niveau de la mer) mais il se trouve dans un paysage malgré tout légèrement vallonné.
Cette configuration présente ainsi de nombreux points légèrement surélevés par rapport à la
campagne environnante. Il n'en fallait pas plus pour que plusieurs moulins viennent naturellement
s'implanter sur les lieux. C'est ainsi que pas moins de 13 sont venus agrémenter le paysage pour le
plaisir des promeneurs d'aujourd'hui.
7 sur notre commune actuelle :
* Le moulin du Cormier Roux ou moulin des Charreaux
* Le moulin de la Rochelle
* Le moulin du Pé
* Le moulin Thabard ou moulin Hardy
* Le moulin Rothard
* Le moulin de la Roche de Gré
* Le moulin Bouillard
6 sur le territoire de La Montagne qui, jusqu'en 1877, faisait
partie de notre commune
* Le moulin de Launay
* Le moulin du Fresne
* Le moulin Ramonet
* Le moulin de la Roseraie
* Le moulin Cassis
* Le moulin Gassais
Pour mémoire, un quatorzième
moulin, à quelques centaines de mètres de notre localité était
érigé sur l'île d'Indret. Au milieu du siècle dernier, Jean Violin,
boulanger et dernier maire de St Jean de Boiseau avant la scission
d'avec La Montagne, s'y approvisionnait en farine pour confectionner son
pain.
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Moulin du Cormier Roux
ou moulin des Charreaux :
Situé sur la Haute-Perche, il fut restauré en 1907 et cessa de fonctionner au départ du meunier à la guerre de 1914. Démoli partiellement en 1940 par le propriétaire, sa charpente fut récupérée pour servir de ... bois de chauffage.
Ce moulin avait la particularité d'être de hauteur réduite, si bien que les ailes touchaient presque le sol pendant leur rotation. Un enfant de Boiseau, s'étant approché trop près pendant son fonctionnement, avait été atteint à la tête. Il n'en mourut pas mais il perdit la raison.
A la fin de sa carrière, le moulin fut mécanisé ; une chaudière fournissait la vapeur pour en assurer le fonctionnement, ce qui a prolongé son existence de 3 ou 4 ans seulement.
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Ce moulin porte la date de 1699 sur le palâtre de granit de son entrée. A l'intérieur de ce moulin se trouve une seconde date gravée (1828), il s'agit vraisemblablement d'une restauration. En 1804 c'est un Jonet qui exploite le moulin, sa situation financière est suffisamment critique pour qu'il soit obligé de vendre la moitié de son moulin et de ses dépendances le 18 fructidor An XII (5 septembre 1804). En 1862, ce moulin était le seul dans la région à posséder encore des voiles. Son propriétaire Auguste Courgeon qui avait une nombreuse famille (10 enfants) dut se résoudre à le revendre. Ce fut Henri Jean Legendre qui l'acheta vers 1872. En 1876, il décéda après avoir légué tous ses biens à sa mère et à sa soeur Marguerite. Cette dernière épousa quelques semaines plus tard Henri Bézias, elle mourut en 1939 à l'âge de 94 ans (c'est elle qui se trouve sur le tableau figurant en tête de cette page).
En 1889, une bourrasque avait enlevé la toiture et les ailes qui s'étaient abattues dans les champs voisins. Ruiné, Henri Bézias se fit roulier puis commissionnaire.
Il était situé à l'extrémité de l'allée qui reliait le château au village de la Noë des Rivières et appartenait à la seigneurie du Pé. En 1665, on relève comme exploitant Simon Guillet. Le dernier connu est un François Landais en 1793. Avant la Révolution, les vassaux avaient obligation de moudre leur blé dans le moulin du seigneur local, celui-ci en retirait une rente. A St Jean, de nombreux réfractaires, jugeant la redevance trop forte faisaient moudre leur blé ailleurs, ce qui n'était pas du goût notamment de Jean de Martel (1634-1709), propriétaire du Pé. Il intenta donc de nombreux procès pour que son droit lui fut restitué. Ainsi en 1665, soixante-douze contrevenants furent poursuivis pour ce motif.
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Moulin Thabard ou moulin Hardy :
Situé à la Télindière, il est encore en très bon état de conservation. Il fut construit en 1710 (date inscrite sur une pierre de granit) et brûlé le 10 septembre 1793 sur les ordres de Beysser. Vers 1907, il est restauré et les ailes sont déposées.
A noter que Jean Legendre qui a acheté le moulin de la Rochelle exerçait auparavant ses talents de meunier en ces lieux.
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Celui que nous voyons encore aujourd'hui n'est pas le moulin d'origine. Plusieurs démolitions ont contribué à le rendre complètement différent du premier édifié puisque les traces les plus anciennes remontent à ... 1493, il s'appelait alors le "Moulin vieil".
L'actuel moulin, parfaitement restauré, aurait été construit en 1675 et dépendait d'une châtellenie sise sur la commune de Brains. Par exception, le seigneur Charette de Briord de Port St Père avait autorisé certains habitants de Brains à faire moudre leur blé en ce moulin. Cette faculté avait été attribuée par le fait que ces habitants devaient franchir le Tenu (actuelle Acheneau) pour aller sur Port St Père.
Il fut, lui aussi, brûlé pendant la Révolution. Les fariniers qui avaient pris part à l'insurrection furent capturés, emprisonnés au château d'Aux et fusillés comme rebelles en 1794. L'année suivante, une somme de 6 000 livres fut attribuée à la veuve du propriétaire pour réédifier le moulin.
Il cessa de fonctionner en 1925 et tomba ensuite en ruines par manque de moyens financiers. Par la suite, il put être restauré au fil des ans et l'adjonction en 1983 d'ailes lui redonna un air de jouvence.
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Construit par Grollier au lieu-dit La Béhinière vers 1870, à la fin de la belle époque des moulins à vent, il se distinguait par sa tour très haute (13 mètres). Il a cessé tout service à la fin de la guerre 1914-1918.
En fin de carrière, il a été équipé d'une locomobile au charbon qui actionnait le mécanisme permettant ainsi au meunier de travailler même sans vent.
Au retour de la guerre, le meunier abandonna le métier, il fit alors tomber les ailes. Plus de soixante après, une tempête enleva la toiture.
Aujourd'hui encore, il se dresse fièrement en bordure de la nationale 23 avec en fond de décor les restes du moulin Bouillard
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Le moulin de la Roseraie :
Situé à l'angle des Rue du moulin, Rue de la Roseraie et Rue de la Garenne, il possédait encore ses ailes en 1910. Il y a peu, il ne subsistait plus que la moitié de la tour. Il vient de faire l'objet d'une restauration. Dénommé également moulin de la Garenne, il doit cette appellation au fait qu'il est situé à l'extrémité de cette rue.
Le moulin Cassis :
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Il fut démoli peu après 1850 pour permettre l'élargissement de la rue d'Indret. Sa démolition fut l'objet d'une controverse qui amena la démission du maire de l'époque : Demangeat. En effet en septembre 1846, un arrêté préfectoral autorisait l'élargissement de la voie en bordure de laquelle se trouvait le moulin et le condamnait donc. Or en 1850, la veuve Chesneau propriétaire de ce moulin demande l'autorisation de le faire réparer, autorisation qui lui sera refusée par un autre décret préfectoral du 13 novembre 1850. Le 2 août 1851, le Préfet accorde soudain les réparations contrairement à son arrêté précédent et aux avis des experts techniques. Les travaux effectués, la valeur du moulin passe subitement de 500 F à 3 000 F. Ce surplus subit que dut verser la commune pour l'expropriation n'eut pas l'heur de satisfaire le maire qui donna sa démission et qui reçut à cette occasion un soutien important de la part de son conseil municipal.
Le moulin Gassais :
Il était situé à l'angle des rues de la République et de la rue d'Indret.