Histoire de Saint Jean de Boiseau

Un journée en Vendée



Même si le temps fut très frais en début de journée, le soleil avait décidé d'être bienveillant vis-à-vis des nombreux historiens présents en ce beau jour de septembre et, chose promise, chose due, il a tenu le coup jusqu'au soir.

Première étape du périple, l'écomusée du Daviaud.

Sur un espace de plusieurs hectares, ont été recréés fidèlement paysages, habitations et bâtiments agricoles si caractéristiques du marais vendéen. Des bourrines abritent meubles et objets qui permettent de retracer la vie au quotidien des générations qui nous ont précédées dans cette région gagnée sur l'eau mais où cet élément est toujours essentiel à l'équilibre du milieu. Un maximum d'outils ont été regroupés depuis l'impressionnante charrette à boeufs dont les ridelles sont constituées par des tresses d'herbes aux longueurs impressionnantes. Ces mêmes tresses se retrouvent encore arrimées sur les mulons de foin pour les empêcher de s'éparpiller dans le vent, très présent en cette région ouverte jusqu'à la mer. Cette inventivité, cette adaptation au milieu se retrouve dans les drôles de nichoirs pour les canes au style très africain, dans l'astucieuse niche du chien gagnée, creusée dans le pailler, dans les barques plates qui permettent de circuler sur les étiers. La gaffe qui sert à mener l'embarcation peut servir aussi de perche pour sauter les fossés. Pour les moins téméraires, des passerelles très étroites permettent de franchir de manière plus classique les fossés avec cependant un simple et ingénieux système de blocage pour que les moutons ne s'éparpillent pas.

Pour nous guider à travers ce passionnant endroit, un guide passionné : Maurice Bodin, de la société d'histoire de Notre-Dame-de-Monts. Il a consacré la matinée à faire découvrir aux Boiséens "son" pays, poussant même la conscience professionnelle jusqu'à faire démonstration de plusieurs sauts par dessus le fossé et, un peu plus tard, des manoeuvres à accomplir pour manier un bateau à fond plat utilisé pour voyager à travers les étiers.

Mais le moment le plus étonnant fut sans doute celui de la découverte par les historiens boiséens d'un plafond de bourrine entièrement recouvert de ... courtines. Pour les Vendéens, ces nattes venaient de Nantes. Pour Maurice, puis, un peu plus tard pour d'autres membres de la société d'histoire de Notre-Dame-de-Monts, il fut bien précisé que les tapis étaient fabriqués à Saint- Jean-de-Boiseau et revendus plus tard à des grossistes nantais qui les vendaient dans les foires, trouvant ainsi dans le marais vendéen un marché appréciable. Comme le précise Maurice Bodin dans son courrier d'Octobre : " L'usage de la natte dans les bourrines, en remplacement de la "rouche de parure", commence vers le début de la seconde moitié du XIXe siècle et s'arrête sans doute, faute d'approvisionnement, vers 1910."

Visite de l'antenne de Notre-Dame-de-Monts

Après le joyeux repas animé de chants, de musique et de récits à l'hôtel du Centre où les visteurs ont été reçus par monsieur le maire en personne, madame la vice-présidente de la société d'histoire et monsieur Plantgenest ont conduit le groupe vers le local qu'occupent les amis vendéens. Recherches, plaquettes, photos, la visite, là encore, a été enrichissante. Bon nombre d'entre nous ont découvert, à cette occasion, l'existence de cette curiosité géologique et éolienne qu'est le Pont d'Yeu, haut-lieu de la pêche à pied si l'on en juge par les photos montrant des nuées d'amateurs qui se donnent rendez-vous sur cette ex-dune, détériorée semble-t-il, de manière conjuguée, par la main de l'homme et par l'effet dévastateur des grandes tempêtes des années passées. Espérons que la vigilance des historiens de Notre-Dame réussira à enrayer les dégâts évidents déjà causés à cette curiosité naturelle à conserver absolument.

Un surprenant Musée du Vent

C'est avant tout une très jolie idée que celle d'installer au coeur même de la ville de Notre-Dame-de-Monts ce musée du vent qui oscille sans arrêt entre concept poétique et parcours de découvertes scientifiques. Cela a donné l'occasion aux historiens de s'offrir une dernière étape ludique avant le retour vers la Loire- Atlantique. Le vrai-faux moulin armé comme un voilier a beaucoup plu et les jardins emplis de graminées, de carillons et de machines à faire le brouillard ou les nuages, est sûrement resté quelques temps dans un coin de la tête de ces visiteurs d'un jour qui ont regagné leurs pénates sous un soleil toujours aussi présent, sans oublier d'inviter les historiens de Notre-Dame à venir, à l'occasion découvrir nos bords de Basse-Loire.